Mercedes CLE Cabriolet

Cette pensée nous est venue en avril, tandis que nous essayions la nouvelle Mercedes CLE Cabriolet, entre paysage volcanique à la désolation sublime et soleil chauffant les côtes de Tenerife. On n’aurait pu trouver meilleur endroit pour découvrir celle dont on a cru qu’elle n’existerait pas. En effet, différents messages en provenance de Mercedes avaient annoncé que la Classe C Cabrio ne serait pas remplacée. Et que la Classe E Cabrio n’aurait pas non plus de descendance. Ce que l’on ignorait jusqu’il y a quelques mois, c’est que le constructeur était en train de développer un cabriolet qui allait remplacer à lui seul les deux modèles sortants. Il allait avoir l’allure athlétique et les aptitudes dynamiques de la plus petite, ainsi que la noblesse, l’espace et le confort de la plus grande. Dont acte, c’est précisément ce que propose la CLE Cabrio, en penchant toutefois un peu plus du côté de la Classe E. Car il y a, en effet, assez de place pour voyager à quatre “grandes personnes”. Ou la possibilité d’emporter pour une semaine de bagages si l’on part en couple.

On retrouve une base roulante faisant la part belle à l’ADN de la marque : le confort ouaté. Et aussi ce que l’on ne trouve plus dans la gamme Mercedes en-dessous de la Classe E : un moteur 6 cylindres de 380 chevaux. Alors, qu’a-t-elle de la Classe C, cette CLE ? Elle en a l’enthousiasme et les aptitudes en conduite sportive, particulièrement avec les suspensions pilotées qui transforment réellement le comportement de la voiture d’un mode de conduite à l’autre. Et elle en a l’agilité, surtout avec le moteur 4 cylindres 2 litres d’entrée de gamme (204 ou 258 chevaux), qui n’a, certes, pas le charme du 6 cylindres mais n’en est pas moins crédible.

Nous avons compris…

Oui, essayer cette élégante automobile sur l’île de Tenerife, c’était être au bon endroit, au bon moment. Car en ce milieu de printemps, entre le bord de mer et les routes sinueuses, à quelque 1800 mètres d’altitude, les températures font le grand écart. Mais pas question de nous priver une seconde de ce soleil qui nous a tant manqué durant l’hiver. Pas question de recapoter la voiture. Cela tombe bien, c’est inutile, grâce à deux systèmes. Le premier (jadis inventé par Mercedes) est aujourd’hui proposé dans d’autres cabriolets du marché : l’Airscarf, qui vous souffle de l’air chaud dans la nuque. Le second est toujours exclusif à Mercedes. Composé d’un déflecteur qui se déploie au sommet du pare-brise et d’un filet qui émerge entre les appuie-tête arrière, l’Aircap protège presque parfaitement les quatre occupants des remous aérodynamiques. Dans ces conditions, on a systématiquement le soleil sur la peau et le sourire aux lèvres. C’est à cet instant que nous avons compris…

Offrande

Si le soleil ne se montre plus que durant l’été, lorsqu’il est “contractuellement” obligé de le faire, c’est parce que ses visites hivernales de courtoisie ne sont plus récompensées. Rappelez-vous le temps où chaque marque, de la plus humble à la plus prestigieuse, comptait au moins un cabriolet au sein de sa gamme. Et nous faisons la distinction : nous ne parlons pas du petit roadster deux places, ni “faux cabrio” comme la Fiat 500 (avec toute notre affection), qui sont plutôt ce qu’on appelait jadis des “découvrables”. Nous parlons vrai cabrio, entièrement ouvert, dont on pouvait profiter entre amis ou en famille. Nous parlons Peugeot 205, VW Golf, Saab 900, Renault Megane, Opel Cascada… Ces cabriolets, qui étaient assez cools pour conquérir les quartiers chics malgré leur modestie, disparaissent les uns après les autres. Nous n’honorons donc plus le soleil avec la même ferveur que par le passé, quand nous n’avions pas peur de conduire avec gants et écharpe pour profiter du moindre de ses rayons. Pire, même en été, nous nous confinons, vitres fermées et clim’ à fond, dans ce qui a chassé les cabrios du marché : nos tristes SUV. Si le soleil s’absente si longtemps, c’est qu’il pense que nous n’avons pas envie de le voir. Alors faisons-lui l’offrande de nos visages souriants derrière des lunettes noires. Revenons aux cabrios du quotidien, même s’ils sont de moins en moins nombreux. Ces “cabrios des familles” se nomment donc Mercedes CLE, BMW Série 4, Bentley Continental GT, VW T-Roc Cabrio (qui n’aura pas de remplaçant), Jeep Wrangler et Ford Bronco. Allez, ajoutons la Fiat 500, parce que c’est toujours ça. Même Rolls-Royce n’a plus de Dawn, et on croise les doigts pour que la toute nouvelle Mini ne tourne pas le dos au cabrio. Vous voyez, le choix n’est pas si large. Alors décidons-nous avant qu’il s’amenuise encore. Faisons honneur au soleil !