Martin Boonen
20 June 2019
Thomas de Dorlodot fait partie des personnalités attachantes et impressionnantes que nous aimons suivre. Parce qu'il n'arrête jamais (la récente naissance de son fils Jack l'a à peine retenu quelques mois en Belgique), et qu'il repousse toujours ses limites un peu plus loin, il est un exemple d'esprit sportif.
© Pool Media Reb Bull |
Le Red Bull X-Alps, c'est un peu, dans le monde du parapente, l'équivalent des 24 Heures du Mans pour l'automobile : une épreuve tant de vitesse que d'endurance, la course ultime, celle qu'il faut gagner.
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Regroupant le gratin mondial du parapente, il demande aux athlètes participants de traverser les Alpes en parapente ou à pied le plus rapidement possible, tout en signant une série de points de passage obligatoires. Les compétiteurs partent en courant de la Mozartplatz de Salzbourg (à quelques kilomètres du quartier général de Red Bull, sponsor principal de l'événement) pour finir à Monaco où une cérémonie de clôture grandiose met un terme à l'aventure.
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Accompagnés d'un assistant au sol (qui s'occupe de la logistique), les participants ne peuvent utiliser que leurs jambes ou leur parapente et doivent porter eux-même leur sac de matériel.
La compétition est éprouvante, dure physiquement et mentalement. Le vol en montage comporte des risques et la plupart des participants n'arrivent pas dans les temps (la compétition s'arrête cette année le 28 juin) à Monaco. Avancée d'un mois et demi par rapport aux précédentes, cette 9e édition du Red Bull X-Alps promet d'être plus difficile que jamais : la neige est encore très présente sur la plupart des sommets alpins. Il est pratiquement certain que les participants seront confrontés à de la marche sur glacier.
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Plus jeune participant lors de son premier X-Alps en 2003, avec sept éditions dans la sellette Thomas est désormais l'un des plus expérimentés de la compétition. Un statut que le champion belge (il détient plusieurs records mondiaux en parapente et paramoteur) assume désormais complètement.
Les partenaires techniques de Thomas de Dorlodot sont impliqués très pronfondément à sa prépatation de la compétition © Imbaut Verhaegen/IV Movies |
Suivi par un coach physique personnel, il a également travaillé étroitement avec ses partenaires et soutiens techniques. Son sac qui pesait 17 kilos en 2003 pour sa première participation, n'en pèse plus que 8 cette année ! Volkswagen, l'un de ses sponsors de la première heure, joue également le jeu à fond en lui mettant a disposition un van California flambant neuf, taillé pour la compétition. « Mon précédent Amarok reste une référence pour d'autres expéditions, mais pour le X-Alps, il n'y a rien de mieux que le California. Il passe partout, offre tous les rangements possibles et nous permet de travailler, cuisiner, vivre en fait.. dans un confort que nous ne connaissions pas jusqu'ici ».
Séance de massage dans le Volkswagen California qui sert de camp de base mobile à l'équipe © Imbaut Verhaegen/IV Movies |
Assistant officiel de Tom pendant la compétition, Diego Lacroix, ancien directeur commercial chez Décathlon, président-fondateur du Brussels Citizen Rugby Auderghem (un club de rugby citoyen dont nous vous parlions ici) et manager de l'équipe national de rugby belge, connait bien les exigences des athlètes de haut-niveau : « j'ai l'habitude de gérer 30 sportifs avec les Diables Noirs. Ici, je n'en ai qu'un » explique-t-il en riant. Les deux jeunes hommes se connaissent depuis les années d'internat à Maredsous, leur complicité est manifeste. Encore un atout pour la compétition.
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« Je sens Tom plus responsable depuis la naissance de Jack, il y a quelques mois. Il a pris conscience qu'il peut tout perdre sur une course comme celle-là et ne laisse désormais plus rien au hasard » explique Sofia de Dorlodot, épouse de Tom et attentive maman du petit Jack qui les accompagne partout dans le monde.
Avec Jack et Sofia, Tom peut compter sur une véritable équipe. D'ailleurs, lorsqu'il nous apercevra, aux côtés de Diego, en haut du Kaisberg qu'il vient de rallier en courant depuis le centre de Salzbourg, très concentré, les seuls mots qu'il nous adressera seront : « où est Sofia ? ».
Les essentiels dont Thomas de Dorlodot à besoin lors de chacune de ses expéditions. Jack et Sofia y tiennent une place centrale. © DR |
Diego se démène illico pour réunir la famille sur l'air d'envol pour des aurevoirs teintés d'émotions et d'euphorie mélangées. Le tout sous l'oeil des caméras et appareils photos de l'organisation qui ne perdent pas une miette de ces précieux moments familiaux. Ce sera la belle histoire du jour.
Tom embrasse Jack, au sommet du Kaisberg, avant son premier décolage de la compétiton. Ils ne se reverront que le 28 juin prochain © Pool Media Red Bull |
Quelques minutes après cet instant de tendresse, la course reprend ses droits. Tom vise le top 10 final, à Monaco. Un objectif ambitieux puisque les favoris (dont le Suisse Christian Maurer, déjà quintuple vainqueur de la compétition) sont tous des alpins de naissance et qu'ils évoluent, à domicile, dans un terrain de jeu dont ils connaissent les spécificités par coeur. Un avantage déterminant.
Sur les trois premiers jours de la course, Tom a fait bien mieux que se défendre ! Pointé parfois à la seconde place dès le premier jour, ses choix furent les bons.
Mardi, il a lutté toute la journée dans le groupe de tête pour la 3e place avant de perdre un peu le pied en toute fin d'après-midi. Bien placé hier matin pour décoller, pugnace, il s'accroche au top 10.
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Joints mardi soir par téléphone, il nous confiait être satisfait des conditions météorologique et de sa performance, même s'il se sentait capable d'aller taquiner le haut du tableau. Les prochaines journées vont être critiques.
Eventail.be continuera de vous informer de la progression de Thomas de Dorlodot dans la course. Un impressionnant live tracking en trois dimensions permet également de le suivre en direct ici