L’art à vélo : de  Knokke à  Bruges

Cap sur la mer du nord autrement avec cette balade à vélo, qui vous mène à la découverte de fascinantes œuvres d’art en plein air. De Knokke à Bruges, en passant par des paysages pittoresques et des installations artistiques captivantes, cette excursion unique allie culture et nature pour une expérience inoubliable. Préparez-vous à explorer des sculptures contemporaines et des créations audacieuses tout en profitant de la beauté côtière.

Départ de Knokke en direction de Damme, en rejoignant le VaartDijk qui longe le Canal Léopold. Première observation artistique au loin, à hauteur de Ramskapelle : Proud de William Roobrouck, un profil féminin fier et élégant conjugué à la voile d’un bateau, installé en 2020 avec l’aide de la Horus Gallery.

Damme et Àmare (± 40 min)

Petite déviation sur la Pompestraat pour un éventuel rafraichissement au ‘t Vogelkotje, puis reprise de la Dammesteenweg jusqu’à la petite ville médiévale de Damme. C’est ici que nous déjeunons, dans l’un des nombreux restaurants de la ville. Deux adresses testées et approuvées : l’Estaminet Soetkin pour son service chaleureux et impeccable ou De Uilenspiegel pour sa terrasse et ses chargeurs de vélos électriques ! Ensuite, je vous invite à vous promener dans les rues et alentours de la ville médiévale pour découvrir les sculptures du parcours Àmare qui s’y tiendra jusqu’au 15 septembre.

Cette promenade artistique est le fruit d’une initiative de l’entrepreneur local Luc Beke, et d’Annelies Ysebaert, propriétaire de la Gallery Ysebaert à Laethem-Saint-Martin, spécialisée en art moderne. Le concept culturel gratuit, né en 2023, regroupe plus de vingt pointures, belges pour la plupart, de l’art contemporain avec Conrad Willems, Dennis Ceylan, Stijn Cole, Jan Fabre, Philippe Timmermans, Nicolas Lavarenne, Ronald A. Westerhuis, Warre Mulder, Recontent D’Haese, Nick Ervinck, Will Beckers, Kris Martin, Stief DeSmet, Koen Vanmechelen, Feipel & Béchameil, Jim Dine, Panamarenko, Marieke Pauwels, Guillaume Bijl, Villeglé Jacques et Joyce Overheul.

Bruges et sa Triennale (± 20 min)

Nous reprenons la route vers la Venise du Nord. Pour ceux qui circulent à vélo, c’est simple, c’est tout droit ! Il vous suffit de longer le canal sur la Damse Vaart-West. Pour ceux qui se déplacent à pied, l’option de naviguer jusqu’à Bruges sur le Lamme Goedzak, un bateau à aubes lent est idéale pour explorer et apprécier le paysage des polders qui défile sous vos yeux. Le bateau effectue quatre allers-retours par jour entre Bruges et Damme. Comptez 16 € aller-retour par adulte et 7 € par enfant de moins de onze ans.

Une fois arrivé à Bruges, je vous conseille de stationner gratuitement votre vélo dans la petite cours du Zilverpand Shopping Area (accès 38 Zilverstraat), le reste de la balade se fera à pied. Notez que Bruges, dont le centre-ville est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, attire plus de 8,3 millions de visiteurs par an, ce qui peut entraîner quelques désagréments liés à la foule !

C’est le moment de télécharger et d’ouvrir l’app Visit Bruges, qui propose un plan interactif de la ville pour repérer les œuvres de la Triennale à admirer. Tous les trois ans, une sélection d’artistes et architectes de renommée nationale et mondiale est invitée à investir la ville. Une dizaine d’installations temporaires dialoguent avec les cours d’eau, les rues pavées, les maisons brugeoises et les terrains ou bâtiments inutilisés de la cité.

Au fil de votre parcours, je vous recommande vivement deux installations : les sculptures Who ? d’Iván Argote et empty drop du collectif Otsubo Architects. Avec la première œuvre, l’artiste colombien lance un débat d’actualité. À qui appartiennent ces bottes? D’innombrables statues d’hommes influents sont réparties aux quatre coins du monde. Même en Colombie, de nombreux monuments font référence aux colonisateurs et aux dirigeants blancs… et non aux habitants locaux. L’installation de bottes en bronze, patinées par les intempéries, sur la Speelmansrei invite à s’interroger sur l’identité de ces bottes et, par extension, sur l’histoire et les valeurs véhiculées par ces monuments publics. En remettant en question cette représentation prédominante des colonisateurs dans l’art public, Argote soulève des questions importantes sur l’inclusion, la diversité et la mémoire collective.

La seconde se cache dans un endroit où le temps semble s’être arrêté. Nichée dans l’enceinte des jardins de l’Hôpital Saint-Jean, empty drop est composée de 11 000 briques fabriquées à partir d’argile cuite. Ses auteurs, Shingo Masuda et Katsuhisa Ostubo, frappés par la densité du centre-ville de Bruges et l’extrême proximité des bâtiments, carrés, en brique rouge ont voulu rompre ce schéma avec cette forme circulaire, organique, creuse pour célébrer le vide dans la ville si densément bâtie. Entourée d’arbres fruitiers, l’œuvre nous invite à nous connecter avec la nature. Inspirés par Akakura Shrine, un rocher sacré perdu dans une forêt de cèdres au Japon, les architectes ont voulu créer un lieu de recueillement, de sérénité.

Sur le chemin du retour, si vous avez encore un peu d’énergie, je vous recommande de faire une petit halte à Ramskapelle. Selon l’heure, trois options s’offrent à vous : un goûter au Café René ou un dîner sur la terrasse du restaurant De Kruier, tous deux à l’ombre d’un moulin typique de la région. Une autre excellente adresse pour le soir est ’t Kantientje, située sur la charmante place de Ramskapelle, bordée de maisons de poupée.