Éric Jansen
10 May 2022
Depuis une quinzaine d’années, elle se consacre à l’œuvre de Picasso et s’est même lancée dans la réalisation du catalogue raisonné de sa sculpture. Parallèlement, Diana monte des expositions, souvent avec l’aide de la galerie Gagosian, dont la puissance financière et le réseau de collectionneurs permettent de rassembler des œuvres rarement montrées car en mains privées. C’est justement après une première exposition consacrée à Maya que le musée parisien a décidé d’en reprendre le thème, en lui donnant plus d’ampleur. Diana ne cache pas sa satisfaction devant cette forme de reconnaissance. D’autant qu’elle dévoile à cette occasion un aspect inconnu de l’artiste, sa superstition et sa fascination pour la magie noire. Un angle nouveau pour étudier son œuvre que Diana met en relief dans un petit livre passionnant. Celle qui souhaitait être commissaire-priseur et s’était spécialisée dans le dessin ancien, pour se construire loin de l’ombre de son grand-père, est devenue finalement l’exégète de la famille. Toutefois, elle a aussi son jardin secret. Il y a quelques années, elle créait une marque de bijou en or 24 carats baptisée Mené. Des créations sobres et intemporelles, si ce n’est la reproduction de la fameuse araignée de Louise Bourgeois. Mais pour l’instant pas d’édition de tête de minotaure.
© DR
“C’est un lieu mythique, habité, qui a une âme. Le restaurant est surtout célèbre pour sa dizaine de salons qui ont accueilli écrivains, hommes politiques, têtes couronnées et aristocrates, sans oublier les grandes courtisanes de la Belle Époque. On raconte qu’elles rayaient les miroirs pour vérifier l’authenticité du diamant qu’on leur offrait. Il en reste les traces ! On peut privatiser un salon ou tout le restaurant, comme je l’avais fait pour mon dîner après mon exposition chez Gagosian. Le bar est aussi fabuleux.”
51 Quai des Grands Augustins, 75006 Paris • www.laperouse.com
© DR
“Je viens de découvrir cette adresse dans le quartier des Halles, idéalement située entre la Bourse de Commerce et le Centre Pompidou. Tenu par deux frères, Juan et Alexandre, qui ont souhaité rendre hommage à leur grand-mère colombienne surnommée Margùs, ce restaurant propose un savant mariage entre bistrot parisien et parfum d’Amérique du Sud. Murs vert délavé, photos anciennes, vieux bar en zinc et sol en carreaux de ciment. L’ambiance est très conviviale et c’est délicieux ! Pour les amateurs, la viande y est particulièrement savoureuse.”
1 Rue des Prouvaires, 75001 Paris • www.margus.fr
© DR
“Après Aux Prés et Le Bar des Prés, ce bar est la troisième adresse de Cyril Lignac dans la rue du Dragon. À nouveau décoré par Studio KO, l’endroit est intime et feutré, parfait pour siroter un cocktail en bonne compagnie. J’avoue avoir une fascination pour les barmans et leur art des compositions. Je recommande la spécialité de la maison, le Baiser du Dragon, à base de vodka. Et si la tête tourne ensuite, on peut commander des plats confectionnés en face. Les serveurs traversent alors la rue avec les assiettes…”
34 rue du Dragon 75001 Paris • www.cyrillignac.com
© DR
“Je suis une amoureuse des livres et j’ai une énorme bibliothèque. Je fréquente depuis très longtemps cette librairie légendaire, où sont venus Burroughs, Miller, Jim Morrison… J’y trouve des livres anglo-saxons et j’aime l’ambiance du café littéraire. Pour les nouveautés ou les essais sur l’art, je traverse la Seine et file dans le Marais, aux Cahiers de Colette. Une autre institution tenue par Colette Kerber. Les signatures qu’elle organise sont toujours très courues. Récemment, mon ami Donatien Grau m’y a dédicacé son dernier ouvrage.”
37 Rue de la Bûcherie, 75005 Paris • www.shakespeareandcompany.com
© DR
“C’est une femme fascinante qui, depuis 1987, propose dans sa petite galerie des bijoux d’artistes contemporains et des bijoux ethniques. J’aime cette passerelle entre les deux, ce parallèle que je décline aussi, à ma façon, avec ma marque Mené. L’or y est très présent. Les bijoux m’ont toujours passionnée. J’ai bien sûr beaucoup de choses réalisées par mon grand-père. Quant à Naïla, je l’admire pour soutenir avec une telle constance ses artistes, car c’est à chaque fois un pari risqué. Elle considère chaque bijou comme une œuvre d’art.”
6 Rue de Bourgogne, 75007 Paris • www.naila-de-monbrison.com
© DR
“J’ai découvert cet endroit étonnant grâce à mon ami, le réalisateur Alejandro Jodorowski, qui aime ce genre d’ambiance onirique. Il m’y a emmenée un jour et on a fait des tours de manège, dont je garde un souvenir merveilleux. J’y suis retournée ensuite avec ma fille qui a bien sûr adoré. Outre la collection de manèges centenaires, il y a d’autres ambiances féeriques, comme les salons vénitiens, le jardin extraordinaire ou le cabinet de curiosités. Inutile de dire que c’est aussi un lieu formidable à privatiser.”
53 Av. des Terroirs de France, 75012 Paris • www.arts-forains.com sur réservation
En couverture : © Luc Castel
À lire
Picasso sorcier, par Diana Widmaier-Picasso et Philippe Charlier, Éd. Gallimard, coll. “Hors-série Connaissance”, avril 2022, 160 p.
Publicité