François Didisheim
15 June 2022
Barry Diller. Ce nom ne vous dit sans doute rien ? Et pourtant… Né en 1942 à San Francisco, Barry Charles Diller entrera, un peu par hasard, à la Paramount et gravira les échelons jusqu’à en devenir CEO, entre 1974 et 1984. C’est à cette époque qu’il commettra ses premiers gros coups car, nous allons le constater, notre homme a du flair comme personne d’autre.
© Photo News
En effet, sous sa direction, le studio produit de grands succès de la télévision comme Taxi et Cheers, ainsi que des films comme La Fièvre du Samedi Soir, Grease, Les Aventuriers de l’Arche Perdue ou encore Le Flic de Beverly Hills. Rien que ça ! En octobre 84, Barry change d’air et prend la direction de la Fox Inc. Pour 12 années. Cette société englobe la Fox Broadcasting Company et, surtout, la très puissante 20th Century Fox. Et c’est la qu’il aura sa deuxième très grande inspiration : donner le feu vert à Matt Groening, le créateur des Simpsons, série qui continue de cartonner aujourd’hui, et dont de nouveaux épisodes sortent régulièrement. Pourtant, un dessin animé avec des personnages jaunes et des voix étranges, c’était pas gagné. Quand on vous disait que notre homme avait du flair … et c’est loin d’être fini !
Diller va poursuivre sa brillante carrière dans les médias, notamment chez USA Broadcasting. Dans les années 2000, il prend la présidence d’Expedia. À nouveau, ce nom ne vous parle sans doute pas, mais si on vous dit que ce groupe possède des plateformes comme Tripadvisor et Hotels.com, ça vous situe le niveau du bijou. D’ailleurs, Barry Diller était le cadre le mieux payé de l’année 2005, d’après un rapport du New York Times. Avec un total de 295 millions de dollars. Pas mal, non ?
Enfin, au niveau vie privée, notre milliardaire épouse en 2001 la très renommée styliste belge Diane von Fürstenberg, née Diane Halfin. Elle est descendante d’une famille juive de Bessarabie, et femme d’affaires talentueuse, habituée des chroniques mondaines et People parmi les people de la presse magazine internationale.
Barry Diller et son épouse, la célèbre styliste belge Diane von Furstenberg © Avalon/Photo News
Voilà donc pour notre homme : belle carrière, beau mariage, fortune estimée en milliards… tout va bien ! Mais ce qui est intéressant avec Diller, c’est ce qu’il fait avec son argent. Quand certains investissent dans la pierre, dans l’art, dans l’or, … lui construit une île artificielle. Et oui, vous avez bien lu, rien que ça ! Et comme il n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié, il a vu grand. Jugez plutôt : concrètement, il s’agit d’un jardin public, en élévation de 3 à 18 mètres, qui se trouve sur le célèbre fleuve Hudson de New York City.
Pour accéder au lieu, où tout un chacun peut aller se promener, deux passerelles sont disponibles. Le jardin, d’environ un hectare, est enveloppé dans des vasques, qui se veulent être des tulipes, grands pots de fleurs et plantés d’arbres. Que du très classique, quoi !
Et les autres chiffres donnent le tournis : la fondation de Diller à déboursé pas moins de 260 millions dans le projet, auxquels il faut ajouter l’entretien de ce petit parc qu’elle s’est engagée à supporter pendant 20 ans : ce qui en tout fera 380 millions de dollars.
Ce que Diller fait passer pour un cadeau aux new-yorkais (et à ses touristes) ressemble un peu au caprice d’un homme qui ne sait plus trop quoi faire de son argent. Alors, évidemment, on est tous d’accord, il en fait ce qu’il veut, de son argent. Mais s’il est en manque d’idées ou d’inspirations, des idées d’investissements, on en aura pour lui. Pour là-bas, pour ici et… pour ailleurs !
Vous voulez en savoir plus sur cette histoire à peine croyable ? Allez sur le tourne-page du magazine Lobby 55.
Newsletter Lobby du 10 mai 2022, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du pouvoir, ici
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