Rédaction
08 September 2016
« Mon premier shift, je l'ai fait en arrêtant mes études de droit » commence Édouard Mondron, jeune co-producteur belge (il vient tout juste de fêter ses 30 ans) du documentaire We Shift. Après un parcours académique fait de frustrations et de choix par défaut, il fini par étudier l'information et la communication à la SAE à Bruxelles. Là, il se frotte au documentaire et il accroche à ce genre narratif. Après un passage par le Canada, où il fait de nombreuses rencontres décisives pour la suite, Édouard est rattrapé par des convictions spirituelles : « mais pas dans le sens religieux du terme, plutôt dans l'idée que la spiritualité pour nous aider à nous (re)aligner sur ce qui nous rend réellement heureux » s'empresse-t-il de préciser. Obligé de se remettre une nouvelle fois en question, l'idée de We Shift fait du chemin dans la tête d'Édouard Mondron : « se remettre en question, ce n'est pas très agréable, cela nous oblige à sortir de notre zone de confort ... et ce peut être le début d'un changement, d'un shift ». Mais au fond, c'est quoi, un shift ? « Un shift, c'est un changement dans une vie, un jour plus important qu'un autre, un déclic, un élément déclencheur comme au cinéma ». C'est peut-être ce parallèle avec le cinéma qui pousse Edouard à plancher sur un documentaire audiovisuel.
Édouard Mondron sur le tournage de We Shift, à la Homeless World Cup © Olivier Truyman |
Parce que We Shift, c'est un documentaire composé de 17 portraits, sous forme d'interviews, de personnalités ayant vécu un shift qui a changé leur vie. « Ce qu'il est important de garder à l'oeil, c'est qu'un shift n'est pas une question de rang dans la société, de naissance ou de fortune, ni d'éducation ou de milieu socio-culturel. On est tous porteur d'un shift. Même les shifts les plus discrets, ou les plus intimes, sont intéressants à mes yeux : un divorce, la naissance d'un enfant ... Nous présentons même un shift intervenu après la lecture d'un livre de Flaubert » précise le co-producteur.
Alors, We Shift fait le grand écart : on passe, sans ménagement de l'histoire d'une princesse Belge (la journaliste Esmeralda de Belgique, en l'occurrence) à celle de sans-abris.
« Les shift n'ont pas besoin d'être spectaculaires, l'important c'est le changement qu'ils provoquent en vous. On n'est surtout pas là pour juger, pour dire si tel shift est meilleur que l'autre.
Je pense qu'un shift, c'est simplement un évènement, quel qu'il soit, qui nous donne l'opportunité de devenir cré-acteur de notre vie : qui nous permet d'entreprendre notre vie et d'être le point de départ d'un alignement vers la personne que l'on souhaite devenir » détaille Édouard Mondron.
La princesse Esmeralda de Belgique avec l'équipe de tournage de We Shift (de gauche à droite) : David Marcotte (directeur de la photographie), Caroline Larocque-Allard (réalisatrice), Esmeralda de Belgique, Édouard Mondron (co-prooducteur) et Olivier Truyman (photographe) © Olivier Truyman |
Pour y arriver, Édouard Mondron s'associe avec un producteur canadien, David Noreau, et embarque dans l'aventure Caroline Larocque-Allard, journaliste et réalisatrice, David Marcotte, directeur de la photographie, et Olivier Truyman, photographe. La petite équipe tournera pendant 40 jours et 40 nuits à travers 5 pays (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas, Royaume-Uni) pour recueillir les précieuses tranches de vie de leurs intervenants.
Le montage terminé, il ne reste plus qu'à diffuser la bonne parole de We Shift. Pour y parvenir, là encore Édouard Mondron ne manque pas d'inspiration et mise sur un système de distribution très innovant, à base de réseaux sociaux.
Chaque capsule est introduite par un trailer d'une minute. We Shift, via sa page Facebook, permettra à tout le monde d'accéder au contenu complet des capsules à la condition de partager sur son profil le trailer de la capsule. « Ce système de distribution est pensé pour offrir une visibilité maximale (grâce à la viralité des réseaux sociaux) à We Shift tout en préservant la gratuité totale de l'entièreté du contenu. À ma connaissance, ça n'a jamais été fait, on verra comment ça ce passe » explique Édouard Mondron.
Et du succès de cette nouvelle distribution digitale dépend une éventuelle deuxième saison de We Shift que l'équipe du documentaire ne cache pas espérer.
C'est tout le mal qu'on leur souhaite !
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