François Didisheim
07 January 2025
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Une année électorale ne pouvait que nous offrir son lot de joyeuses bourdes. Parmi les champions toutes catégories, une mention spéciale pour Julie Taton. Ex-Miss Belgique et fraîchement élue députée fédérale, elle s’est retrouvée embarquée dans une rocambolesque bataille de domiciliation. Pendant deux mois, Julie a fait les gros titres : son déménagement dans l’appartement montois du président de son parti n’ayant pas été validé à temps, elle a dû multiplier les recours — conseil communal, Justice, ministre de l’Intérieur, tout le monde y est passé. Une querelle locale qui s’est transformée en saga nationale. Finalement, elle décroche la présidence du CPAS de Mons en lot de consolation. Quant au mayorat, il attendra. Pour la dignité de la classe politique, pareil.
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Et puisqu’on parle de politique, difficile d’ignorer Didier Reynders, pourtant habitué aux sommets. Écarté de la Commission Européenne par son président de parti, il doit maintenant répondre à des accusations de blanchiment d’argent sur fond de jeux de hasard. Même si la présomption d’innocence est de mise, cette affaire ternit le CV jusque-là impeccable d’un homme toujours qualifié d’intelligent — sauf cette fois, visiblement.
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Mais le vrai fou rire de l’année nous vient de Charleroi. Vous pensiez qu’un pont mal rénové était une blague ? Eh bien non. À la place du pont municipal nécessitant des travaux urgents, c’est un autre, appartenant à la Région Wallonne et situé un kilomètre plus loin, qui a été flambant rénové. Montant de l’erreur : 50.000 euros. Une peccadille, sauf quand on connaît les finances locales déjà en difficulté.
Et que dire du naufrage de Mithra, autrefois fleuron de la biotech wallonne. Présentée comme une pépite, l’entreprise spécialisée dans la santé féminine a accumulé erreurs de gestion et mauvaises décisions, entraînant des centaines de licenciements et l’abandon d’un outil de production flambant neuf. Un énorme gâchis pour une aventure qui promettait tant.
On pourrait aussi mentionner le Belgica, ce navire national d’exploration coincé à quai depuis juin, ou encore Filigranes, librairie culte presque rayée de la carte. Mais pour le reste, il faudra patienter jusqu’au mardi 21 janvier et plonger dans le magazine Lobby pour un tour complet des flops de l’année écoulée.
Maintenant, et si ces plantages nous faisaient réfléchir ? Peut-être que 2024 n’est pas qu’une série de ratés, mais une invitation à voir les choses autrement. Après tout, même un pont mal placé peut nous faire sourire et, qui sait, inspirer une autre façon de construire…