Rédaction
06 September 2017
Eventail.be - Vous voilà une nouvelle fois dans un rôle de père. Comment avez-vous approché et habité le personnage d'Erwan ?
François Damiens - Ce qui m'a plu, c'est la légèreté avec laquelle Carine traite de la question essentielle qui est la recherche du père. Elle ne portait aucun regard moralisateur, elle ne condamnait pas les personnages. C'était bien pour moi. Comme dans la vie, quand on traverse une période difficile, il faut toujours y mettre un peu d'humour. Cela permet de rendre les choses viables.
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- La paternité est un sujet qui vous interpelle ?
- Ces histoires de famille me touchent beaucoup. Quand on est appelé à devoir rechercher son père puisqu' il y a un secret qui a été gardé, il est très difficile de se construire sur un non-dit. Garder un secret est déjà quelque chose de prétentieux. Qui peut affirmer être capable de le faire ? Le secret s'évapore aussi, il transpire dans toutes les relations, partout, comme un homme qui tromperait sa femme depuis des années. J'ai vu le film seul, peu avant la projection à Cannes (dans la section « La quinzaine des réalisateurs », ndlr). Je me suis mis à pleurer et à rire. Carine (Tardieu) a fait un très grand film populaire et subtil.
- Vous êtes un papa « léger » dans la vie ?
- J'ai une tendance à trop parler avec mes deux fils (14 et 16 ans), ils ne m'écoutent plus. Cela ressemble plutôt à un monologue. J'ai quand même vingt-cinq années d'avance, je me dois de leur expliquer les choses pour qu'ils apprennent. Je ne leur fait pas trop de sermons.
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- Le film comporte de nombreuses scènes très drôles. Vous étiez très à l'aise...
- Carine avait un peu de mal avec moi et moi avec elle. Elle fait de la pâtisserie et moi je suis saucier. Carine maîtrise tout. Pas un mot d'improvisation, pas la peine de tenter quoique ce soit dans l'élan d'une mimique ou le déplacement spontané d'un objet. Elle dirige super bien, on peut s'en remettre à elle complètement, on ne va pas dans le mur. J'étais une bonne pâte à modeler. A côté de ça, c'était difficile jusqu'à la fin mais j'avais une totale confiance en elle. Elle était la patronne, le souci c'est que je n'aime pas avoir des patrons. Ceci dit, je recommencerais à tourner avec elle sans hésiter.
- Vous jouez pour la première fois avec Cécile de France.
- Ce fut un vrai plaisir. J'avais l'impression de la connaître depuis toujours. Il n'y avait pas de période d'observation comme il peut y avoir sur un plateau de tournage quand on démarre un film. Cécile est arrivée comme un bouquet, elle a énormément d'humour.
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