Sarah Belmont
14 February 2020
Joyeuse Saint-Valentin aux amoureux de l'art ! Cette semaine, c'est la foire aux foires à Los Angeles. Après le L.A. Art Show, qui fêtait ses vingt-cinq ans en présence de 127 galeries la semaine passée, place à la tant attendue Frieze L.A. ! Une récidive vouée à faire, selon le point de vue adopté, soit du bien, soit de l'ombre aux manifestations concomitantes.
© Frieze |
À commencer par la onzième édition d'Art Los Angeles Contemporary, que d'importantes galeries (leur noms ne nous ont pas été communiqués) continuent de déserter. Fondée par le magnat de la télévision Dean Valentine, dont le patronyme évoque plus Cupidon que la cupidité, la Felix Art Fair ne connaît pas le même succès que dans les années 1990. Il y a aussi le Spring/Break Art Show. Né à New York, l'événement se lance, comme Frieze, à la conquête de l'Ouest. Avec un train de retard peut-être car l'écart entre les deux reste grand. À Venice Beach, 80 plasticiens ont transformé les chambres du Kinney Hotel en autant d'installations. C'est la stARTup Art Fair. Avec une programmation 100% américaine, le spectre d'Art Palm Springs demeure, lui aussi, limité. Si ces foires locales peinent à percer, Fiac et Paris Photo, qui attirent également les stars internationales du monde de l'art, sont parties de Los Angeles aussi vite qu'elles y étaient venues.
© Frieze |
Pourquoi Frieze, forte 30 000 visiteurs l'an passé, semble réussir (il est encore trop tôt pour l'affirmer) là où celles-ci ont clairement échoué ? Serait-ce parce que son emplacement, au cœur des studios Paramount, l'associe aux paillettes et au glamour d'Hollywood ? Tout le monde y guette, en ce moment, le retour de Brad Pitt. L'acteur, qui vient d'être récompensé aux Oscars, collectionne à ses heures. Quant au nouveau Deutsche Bank Frieze Los Angeles Film Award, il représente un véritable tremplin pour les réalisateurs californiens de 20 à 34 ans. Jalonné de soixante-dix exposants (contre 160, en octobre, à Londres) le parcours s'avère enfin plus digeste.
© Frieze |
Deux coups de cœur sur place : Frieze Projects, une série de pièces conçues in situ sous la supervision de Pilar Tompkins Rivas et de Rita Gonzales. On doit également à cette dernière la section Focus L. A. qui, comme son titre l'indique, fait la part belle aux jeunes galeries locales. L'occasion de découvrir d'un peu plus près la scène californienne.
© Frieze |
Dans les allées, une question se répercute d'une cimaise à l'autre. Sans les foires susmentionnées – il n'est pas exclu qu'elles lui aient préparé le terrain –, Frieze aurait peut-être dû se contenter de ses ancrages londonien et new-yorkais. C'est ce que suggérait déjà Peter Goulds de la Venice Beach gallery, en 2019. Faut-il enfin préciser qu'une place pour Frieze L. A. coûte environ deux fois plus cher que l'accès à n'importe quelle autre foire du moment ? Quand on aime, l'art en l'occurrence, on ne compte pas, c'est ça ?
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