1 032 000 $ *

Cyclone Manufacturing Company
Moto Cyclone V-Twin, 1915
Vente du 1^er février, Mecum Auctions, Las Vegas
* 991 000 €

Modèle classique américain des années 1910 par excellence, la Cyclone V-Twin était l’une des premières motos à être équipée d’un moteur bicylindre lui permettant d’atteindre des vitesses de 100 à 120 km/h, véritable prouesse technique pour l’époque. Dotée d’un design épuré et complétée de performances remarquables, cette moto est rapidement devenue une icône de la culture américaine au début du XX^e siècle. Elle fut notamment utilisée par la police, à l’instar de sa concurrente Harley Davidson. Produit en quantité limitée, ce témoin du génie mécanique du début XX^e est une perle rare, collectionnée et très recherchée par les amateurs. Le modèle vendu à Las Vegas en février dernier est ainsi devenu la moto la plus chère jamais vendue, établissant un record du monde pour un deux-roues.

3 663 000 €

Camille Claudel (1864-1943)
L’Âge mûr, dit L’Âge mûr et la jeunesse, 1898
Sculpture en bronze, fonte d’Eugène Blot (1907), numérotée 1
Vente du 16 février, Philocale, Orléans

Magnifiquement interprétée sur grand écran par Isabelle Adjani à la fin des années 1980, la sculptrice Camille Claudel est irrémédiablement rattachée à son mentor et amant Auguste Rodin. Traitant à la fois du passage du temps, de la souffrance et du conflit intérieur, cette sculpture faisait étrangement écho à la vie de l’artiste, dont la rupture avec Rodin sera longue et douloureuse. Figurant une femme implorante et un homme âgé, emporté par le temps, ce bronze était le premier d’une série de cinq, tous fondus par Blot. Si le numéro 4 est conservé au musée Claudel et le numéro 1 vient de refaire surface, les trois derniers sont toujours non localisés. Avis aux chasseurs de trésors !

175 000 €

Attribué à Pierre Gole (vers 1620-1684)
Cabinet, vers 1665, palissandre, cèdre, ivoire teinté, nacre de perle et ébène
Vente du 17 février, Rennes Enchères Bretagne, Rennes

Qui a dit que le mobilier ancien ne vendait plus ? Bien entendu, plusieurs ingrédients indispensables sont nécessaires pour exciter les collectionneurs, à commencer par une très haute maîtrise technique. Le présent cabinet, attribué au “maître menuisier en ébène” de Louis XIV, accumulait les prouesses artistiques. Au premier rang de celles-ci, l’utilisation de la nacre de perle : une matière minérale rare, d’un blanc lumineux aux reflets irisés, qui est sécrétée par l’huître tout au long de sa vie. On retrouve ce matériau dans le cabinet blanc provenant de la collection de Monsieur, frère du Roi, actuellement conservé au Victoria & Albert Museum. Ajoutez à cela un état impeccable et un ajout au corpus très restreint des œuvres attribuées à l’artiste (environ quarante) et vous obtenez des enchères quadruplant l’estimation annoncée.

412 500 €

Arnaldo Pomodoro (né en 1926)
Sphère, 1975, sculpture en bronze à patine dorée
Vente du 20 février, HVMC, Monaco

À la fois lisses et polies en surface, mais laissant entrevoir un intérieur géométrique complexe, les sphères d’Arnaldo Pomodoro symbolisent un équilibre entre intériorité et extériorité, entre la perfection apparente et la complexité cachée. Suggérant une approche cosmique du rapport de l’homme au monde, ces sculptures proposent une expérience tactile et visuelle interpellante. La couleur dorée, associée à une dimension imposante, invite le spectateur à une exploration à la fois formelle et philosophique d’un dévoilement de l’invisible. L’or, dans de nombreuses cultures, symbolise la richesse, la puissance, la divinité et l’immortalité, alors qu’en alchimie l’or représente l’aboutissement d’une quête spirituelle. Le succès du sculpteur serait donc de lier l’art à la philosophie ? Un sujet sur lequel les amateurs pourront plancher…

2 107 000 $ *

Helen Frankenthaler (1928-2011)
Concerto, 1982, acrylique sur toile
Vente du 27 février, Christie’s, New York
* 2 025 200 €

L’influence d’Helen Frankenthaler sur l’art contemporain est encore bien tangible et l’intérêt pour ses œuvres en vente aux enchères reste immense. L’artiste américaine avait su se faire une place malgré une large domination masculine dans le monde de l’expressionnisme abstrait. Influencée par Jackson Pollock et son dripping, Frankenthaler développe une démarche plus lyrique et spontanée. Caractérisée par des couleurs vives et une certaine approche des formes et de l’espace, la technique de l’artiste américaine consiste en une imprégnation de la peinture sur le médium. En versant de l’acrylique diluée sur des toiles non préparées, l’artiste laissait les couleurs animer librement l’espace dans des jeux de contraste et de lumière. Cette technique dite “soak-stain” (imprégnation et tache) influencera largement le mouvement Color Field dans les années 1940-1950.