Bertrand Leleu
30 October 2022
© Biarritz Enchères
Giovanni Paolo Panini (1691-1765)
Vue du Forum romain prise du Capitole, toile, 67 x 119 cm
Vente du 7 août, Biarritz Enchères, Biarritz
C’est véritablement dans la Rome du début XVIIIe que nous plonge Giovanni Paolo Panini avec cette Vue du Forum romain prise du Capitole. Formidable de précision et de technicité, cet artiste de génie a connu un grand succès de son vivant et fut honoré de grandes commandes. Que ce soit pour la décoration de palais, comme celui de Carolis, ou tout simplement pour mettre en scène des événements, comme une fête à l’ambassade d’Espagne en 1727 (conservée au Victoria & Albert Museum de Londres). On dit de lui qu’il est l’un des initiateurs du védutisme. Ce mouvement pictural très à la mode en Italie au XVIIIe trouve son origine dans les nombreuses découvertes archéologiques réalisées à la même période, qui passionnent les riches esthètes de l’époque.
© Fondation Folon
Jean-Michel Folon (1934 – 2005)
Le Chemin, 2005, bronze, 50 x 18 x 30 cm
Vente du 21 juillet, MJV Soudant, Gerpinnes
Peinture, sculpture, gravure, tapisserie, timbres-poste, décors de théâtre… Le parcours artistique de Jean Michel Folon invite à suivre un chemin multidirectionnel. De chemin, il est d’ailleurs question avec cette sculpture adjugée 78 000 euros. Elle illustre parfaitement la thématique du voyage, chère à l’auteur. C’est, paraît-il, son ami le sculpteur César qui lui aurait soufflé l’idée de transposer en sculpture ses réflexions poétiques sur la pérambulation. L’Ucclois installé à Monaco a d’abord connu un succès outre-Atlantique grâce à ses dessins publiés dans les magazines Time et The New Yorker. Après une première exposition à New York, sa notoriété grandit et Paris se décide enfin à lui offrir une grande exposition au musée des Arts décoratifs en 1971. De-puis, le succès est toujours au rendez-vous, particulièrement pour les sculptures, très rares sur le marché.
© Artcurial
Audemars Piguet , Code 11.59, édition limitée à 5 exemplaires, or blanc et émail grand feu par Anita Porchet
Vente du 18 juillet, Artcurial, Hôtel Hermitage, Monte-Carlo
Alliant très haute technologie et technique ancestrale, cette montre bracelet avait tous les critères pour enflammer les enchères à Monaco. L’artiste émailleur Anita Porchet a, en effet, minutieusement sélectionné des paillons d’or anciens réalisés à la main il y a plus d’un siècle pour ensuite les intégrer dans le cadran et recouvrir le tout d’un fin émail transparent. Côté technologie, la Grande Sonnerie Carillon qu’émet la montre est le fruit de huit années de recherches menées par la maison Audemars Piguet. Le résultat est à la hauteur du travail, puisque ce son cristallin a été breveté en 2015. La puissante manufacture de la vallée de Joux n’en finit pas de surprendre avec des créations toujours plus pointues.
© Sotheby's
Karl Lagerfeld (1933 – 2019)
Croquis de mode, fin des années 1960, début des années1970
Vente du 6 juillet, Sotheby’s, Paris
On nous avait présenté la vente de Cologne, en mai dernier, comme la dernière d’une longue série pour disperser l’immense collection de Karl Lagerfeld, après sa disparition en février 2019. Pourtant, en juillet, Sotheby’s Paris organisait une nouvelle vente de dessins du grand couturier et les amateurs étaient bel et bien au rendez-vous. Chaque dessin, de simples esquisses, partait en moyenne entre 1500 et 2000 euros, mais un croquis en particulier a été le fruit d’une lutte acharnée entre deux passionnés. Ce dernier a fini sa course à 40 320 € ! Dessiné sur un papier à en-tête Chloé, celui-ci figure un mannequin portant une petite robe rouge ceinturée. Le génie de la haute couture œuvra pour la marque dès les années 1960. Ce résultat prouve que le grand couturier fascine toujours.
© Crait + Müller
Léon de Smet (1881 – 1966)
Toile, 74 x 114 cm
Vente du 23 juin, Crait + Müller, Paris
C’est un délicat trait d’union entre symbolisme fin de siècle et luminisme belge que nous révèle ce tableau de Léon de Smet. Lumière, couleur, ambiance, tout traduit dans cette œuvre la sensibilité du membre de l’École de Laethem-Saint-Martin. Dans ce paysage postimpressionniste, on retrouve la rigueur de l’artiste, qui faisait preuve d’un travail assidu. On ressent ici l’hommage qu’il rend à sa région bien aimée. Lors de son expatriation à Londres durant la première guerre mondiale, c’est l’art du portrait qui lui fera connaître la renommée, avec des commandes non moins prestigieuses que celles de George Bernard Shaw, Joseph Conrad ou encore John Galsworthy.
Publicité