Rédaction
30 March 2017
S'il est toujours illusoire - et néanmoins inévitable - de chercher à cerner un groupe en un article, la tâche se révèle particulièrement ardue avec ces néo-bruxellois (deux membres sont nés en France, les deux autres sont originaires de Tournai), révélés en 2014 grâce à un premier album éponyme publié sur le label Humpty Dumpty Records (Clare Louise, Françoiz Breut, Carl Et Les Hommes-Boîtes...). À l'époque, Mountain Bike devient vite une sensation, enquille les tremplins, enchaine les festivals de renom (Dour, Brussels Summer Festival, Music City...), se distingue par son je-m'en-foutisme et sa dérision (les t-shirts de basket sur la pochette de l'album et sur scène), et provoque une véritable épidémie de coups de cœur chez ceux qui osent tendre à une oreille à sa garage-pop, à mi-chemin entre les guitares fuzz de Ty Segall et la pop sixties des californiens d'Allah-Las.
Enregistré au Stiff Studio en compagnie de Staf Verbeek (BRNS, Melanie De Biasio, Drums Are for Parade...), Too Sorry For Any Sorrow n'a certes pas l'impact international de ces deux artistes américains, ni de FFS (Franz Ferdinand + Sparks) dont Mountain Bike a assuré les premières parties en Belgique, mais il brille d'un éclat spécial qui vaut largement que l'on s'y arrête deux secondes. Dès le morceau d'ouverture, « Future Son », le ton est d'ailleurs donné : les guitares sont débraillées, l'énergie est contagieuse, et la palette ne cesse de s'élargir juste après, avec des « Absolutely », « This Lonely Place » ou « Pretty Jerk Like You » qui s'amusent à citer le meilleur de la scène néo-garage de San Francisco.
C'est d'ailleurs sur les cendres de formations garage, françaises (Warm Toy Machine) et belges (Thee Marvin Gays), que ces quatre potes ont fondé Mountain Bike, et ils en ont conservé l'immédiateté des mélodies, l'impureté des riffs et une attitude tout en nonchalance qui fait que, quand leur disque est terminé, on le remet en montant le son.
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