Rédaction
25 April 2018
C'est sans doute le lot des adaptations à succès de prendre le pas sur l'œuvre originale qui les a inspirées. Il en ira peut-être de même pour les jeunes spectateurs qui auront la chance d'assister au spectacle que présente en ce moment le Théâtre Royal du Parc. On peut y applaudir une forme de production théâtrale rare en Belgique : une pure comédie musicale qui n'a pas grand-chose à envier aux grandes productions du West End londonien ou Broadway. Elle a été conçue par Thierry Debroux et Philippe Tasquin d'après l'œuvre de Kipling, mais a le mérite de respecter l'esprit de l'œuvre originale de l'écrivain britannique.
© Théâtre Royal du Parc |
Dans la version inattendue du Parc, l'histoire du « petit d'homme » reste en effet un voyage initiatique dont chaque étape marque une progression vers l'accomplissement de soi et l'appréhension (dans les deux sens du terme) de l'autre. La mise en scène inventive et chatoyante de Thierry Debroux et Daphné D'Heur éclaire de manière indirecte mais intelligible le symbolisme des personnages et des situations. La musique du compositeur Philippe Tasquin (qui tient également le rôle de Kaa, le serpent) est parfaitement adaptée au concept des « musicals ». Elle renferme d'ailleurs des accents du maître du genre Andrew Lloyd Weber (Cats, Le Fantôme de l'Opéra).
© Théâtre Royal du Parc |
Elle intensifie chacune des situations et souligne la personnalité des caractères : tantôt gaie et enjouée, tantôt sombre et angoissante. Dix acteurs-chanteurs déploient bien du talent en interprétant chacun plusieurs rôles. Notamment Emmanuel Dell'erba qui campe l'ours Baloo, le sage « Docteur de la Loi de la jungle », à la fois autoritaire, émouvant et drôle. Mowgli est incarné en alternance par trois gamins, dont Issaïah Fiszman lors de la représentation à laquelle nous avons assisté. Dans l'itinéraire de découvertes suivi par la « petite grenouille », il était remarquable de spontanéité sans jamais tomber dans le piège du cabotinage souvent propre aux enfants quand ils sont sur les planches.
© Théâtre Royal du Parc |
Il a notamment une scène fort plaisante de Fred Astaire de la jungle où on lui apprend à faire des claquettes. Les costumes, masques et maquillages joliment chamarrés participent remarquablement à l'esthétique générale de l'œuvre. Ils contribuent à pénétrer la personnalité et le rôle de chacun des protagonistes.
À tous points de vue, un spectacle complet très réussi qui semble avoir beaucoup plu ce jour-là à la gracieuse petite princesse Éléonore de Belgique qui assistait à la représentation accompagnée par son papa.
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