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Ella Fontanals-Cisneros, collectionneuse   engagée

CollectionneurPunta Cana

Christophe Vachaudez

11 December 2024

Membre de l’ICA Miami (Institute of Contemporary Art), Ella Fontanals-Cisneros fait partie du cercle très fermé des grandes collectionneuses. Elle a bien voulu répondre aux questions de L’Éventail.

Née à Cuba, Ella Fontanals-Cisneros suit ses parents au Venezuela à l’âge de seize ans. Sa carrière la conduira du milieu de la haute couture à l’univers des technologies de pointe mais, en parallèle, sa curiosité innée l’amène à s’intéresser à l’art dès les années 1970. Au fil du temps, elle s’impose comme une collectionneuse d’art contemporain de premier plan. De nos jours, elle préside la Cisneros Fontanals Art Foundation créée en 2002. Riche de 2500 œuvres d’art, l’association aligne des noms tels que Marina Abramović, Damien Hirst, Sol LeWitt, Anish Kapoor, Ai Weiwei ou Bill Viola.

© CIFO

L’Éventail – Pourquoi avoir débuté une collection ?
Ella Fontanals-Cisneros – Je voulais être artiste et j’ai notamment étudié la peinture avant de quitter Cuba. Plus tard, à vingt ans, j’ai ouvert ma première galerie à Caracas. J’ai alors commencé à acheter et quelqu’un m’a dit : “Donc, vous êtes une collectionneuse”. Cela m’a surprise car je n’achetais pas dans cette optique. Ce n’était pas quelque chose de conscient en moi.

© CIFO

– Que signifie collectionner pour vous ?
– Ce fut vraiment un cheminement, une manière d’apprendre et de comprendre les artistes et, de façon plus générale, les êtres humains. Mon but n’était pas de posséder, mais de continuer à apprendre sans cesse. Comme beaucoup de collectionneurs sans doute, j’ai d’abord été attirée par le figuratif avant de me tourner vers l’abstraction, afin d’essayer d’appréhender ce mouvement, d’aller plus loin, d’enrichir mes connaissances. Puis, ce fut la photographie. Ensuite, je me suis intéressée à l’art concret et à l’art conceptuel, autant de courants qui ont participé à ma formation et à charpenter l’être que je suis aujourd’hui.

– Comment avez-vous bâti votre collection ?
– Quand je vivais au Venezuela, j’ai débuté en achetant l’art que je trouvais autour de moi, un réflexe plutôt normal. J’ai commencé à voyager après mon mariage et à découvrir l’art américain qui, bientôt, a intégré ma collection. Puis, en 1990, j’ai arrêté d’acheter et je me suis tournée vers la philanthropie. Je voulais mieux cerner qui j’étais et, au bout de six ans, je me suis dit “Pourquoi ne pas réunir art et philanthropie ?”, ce qui a abouti à la création de ma fondation, en 2002.

© CIFO

– Collectionnez-vous des œuvres issues d’autres périodes ?
– En fait, je collectionne uniquement l’art contemporain, mais quand vous êtes sensible à la beauté, vous achetez parfois aussi de beaux objets en argent ou du mobilier moderniste. Je trouve que nombre de métiers artisanaux ont été oubliés et pouvoir les valoriser à nouveau me semble important. Je m’intéresse à toutes les expressions artistiques, car nous sommes entourés de créations, qu’il s’agisse des verres dans lesquels nous buvons, des broderies, de la céramique, de l’architecture… Toutes ces disciplines forment l’univers de l’art. Si un artiste a travaillé dans différents domaines et si ces œuvres permettent de faire mieux connaître son message, il faut pouvoir les exposer conjointement. Toutes les disciplines se complètent.

– Vous avez toujours montré un intérêt pour l’art contemporain latino-américain. Pensez-vous qu’il soit sous-estimé de nos jours ?
– Les choses ont beaucoup changé par rapport à il y a vingt-cinq ans, par exemple. Nous tentons via la galerie et la fondation d’améliorer encore cette visibilité en donnant leur chance à des artistes auxquels nous croyons, mais qui ne sont pas forcément connus en dehors de leurs frontières nationales. De nos jours, nous avons une vision globale de l’art, sans qu’il y ait une segmentation entre les arts chinois, africains ou américains, car des artistes de différents continents pensent parfois de la même façon. Les mettre en contact peut être fort enrichissant de façon que les cultures se mélangent et dialoguent. Voilà l’un de nos buts.

– Avez-vous le temps de rencontrer les artistes, de visiter leur atelier ? 
– Pour moi, si je veux mieux connaître un artiste ou entrer en contact avec lui, le must c’est de le rencontrer dans son atelier, de découvrir son univers. Car collectionner, ce n’est pas juste acheter et posséder une œuvre, c’est apprendre qui est l’artiste, ce qu’il souhaite transmettre, quel est son message, la façon dont il a construit son parcours… C’est ce qui me motive, ce que je trouve le plus gratifiant dans l’acte de collectionner.

– Pensez-vous un jour créer un musée ou choisir un lieu où votre collection serait exposée en permanence ?
– Je vais léguer certaines des œuvres de ma collection à des institutions pour qu’elles puissent être exposées au public, pour en faire profiter le plus grand nombre. Il y a eu différents projets de musées, notamment à Madrid, mais quand la politique s’en mêle et que le gouvernement change, tout le processus tombe à l’eau.

– Connaissez-vous la Belgique ?
– Je suis allée bien des fois en Belgique, notamment à Bruges où j’ai acheté un voile en dentelle pour le mariage de ma fille. On trouve quelques artistes belges dans ma collection, comme Chantal Akerman ou Francis Alÿs.

© Punta Cana Resort

© Punta Cana Resort

© Punta Cana Resort

© Punta Cana Resort

© Punta Cana Resort

© Punta Cana Resort

Ella Fontanals-Cisneros, globe-trotteuse dans l’âme, a trouvé l’un de ses refuges dans le luxueux Punta Cana Resort, un lieu enchanteur au cœur des Caraïbes. Avec ses 4,8 km de plages de sable blanc, ses eaux turquoise, sa végétation luxuriante et ses couchers de soleil flamboyants, il est facile de comprendre pourquoi elle a choisi cet endroit : un véritable coin de paradis, digne d’un tableau naturel.

Le Resort est aussi une destination incontournable pour les amateurs de golf, avec ses 45 trous répartis sur plusieurs parcours d’exception. La Cana Golf & Beach Club, conçu par P.B. Dye, propose 27 trous en trois boucles, offrant des vues imprenables sur la mer. Le Corales Golf Club, signé Tom Fazio, séduit avec ses 18 trous spectaculaires nichés entre récifs coralliens et océan. Ce dernier, hôte du PGA Tour Corales Puntacana Championship, impressionne par ses fairways larges, ses bunkers stratégiques et ses trous côtiers qui défient autant le jeu que le souffle, notamment les trois derniers, surnommés Devil’s Elbow.

La Cana Golf & Beach Club, qualifié par Golf Magazine de « meilleur parcours des Caraïbes », séduit par ses bunkers, ses dénivelés et ses greens protégés, offrant une expérience inoubliable au bord de l’eau. Ses trous océaniques bordés de sable blanc et d’eau cristalline s’ajoutent à la magie du lieu. Le club-house, avec sa vue sur une piscine et une plage privée, est l’endroit rêvé pour prolonger l’émerveillement.

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En 1988, Marina Abramović (Belgrade, °1946) réalise, avec l’artiste allemand Ulay, une de ses performances les plus emblématiques : sa marche historique à travers la Grande Muraille de Chine.

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