Rédaction
22 February 2021
Derrière la Comédie-Française, au cœur de Paris, se cache un bijou de l'hôtellerie française. Inauguré en 2017, le Drawing Hotel est une véritable déclaration d'amour aux arts graphiques. À la tête de ce concept unique se trouve Carine Tissot, la directrice de DRAWING NOW Art Fair, salon entièrement consacré au dessin contemporain.
Cette passionnée a invité six artistes, dont un duo, à habiller les couloirs de son établissement. De haut en bas. Sous un $rooftop$ verdoyant, fort d'une vue décoiffante sur les toits de Paris, se dévoile un papier peint original de Thomas Broomé. Le quatrième étage est l'œuvre de Françoise Pétrovitch. En dessous rayonne le nom de Clément Bagot, tandis que les murs du deuxième arborent des motifs végétaux signés Abdelkader Benchamma. Au premier, enfin, place aux street artistes Lek & Sowat. "Contrairement à ce que l'on pourrait penser, aucun ne demande jamais à dormir à son étage", s'amuse Carine Tissot.
La décoration intérieure revient à l'agence NIDO Architecture, tenue de respecter l'univers graphique de chacun. Il aura, par exemple, fallu doubler les murs du troisième, afin d'y incruster les œuvres de Clément Bagot. Les compositions de Françoise Pétrovitch appelaient un éclairage particulier. Seuls Lek & Sowat ont dû légèrement adapter leur projet initial : trop de fils couraient au plafond pour que les équipes puissent se permettre d'y accoler un miroir... La cage d'escaliers, jusqu'à présent vierge de toute intervention plastique, pourrait bien prendre prochainement des couleurs. Une perspective qui fait déjà rêver.
Direction le bar-restaurant où les œuvres d'art alternent au gré de rencontres et propositions. À quelques paysages de Raphaëlle Peria, Amiénoise que représente la galerie Papillon, succèdent des sculptures d'Esther Stocker (galerie Alberta Pane), évoquant des "grilles froissées". "J'ai ouvert le bal avec des pièces de ma collection, et ne les remplace que si pareille occasion se présente. Je refuse de subir quelque pression que ce soit quant à l'accrochage du rez-de-chaussée", explique Carine Tissot, qui ne manque jamais une occasion de préparer elle-même des gougères pour sa clientèle. Sa recette n'est pas secrète : il suffit de la lui demander. Un souvenir gourmand à garder précieusement chez soi.
Avis aux amateurs d'art, ainsi qu'au public désireux de s'y initier : le Drawing Hotel propose un service de conciergerie spécialisée, source de programmes d'activités d'autant plus appréciables que concoctés sur-mesure. Le meilleur moyen de se tenir au courant de l'actualité culturelle parisienne.
Au-delà de l'espace restauration, côté rue, se profile la boutique que l'hôtel partage, au sous-sol, avec le Drawing Lab, centre d'art de 150 m2 où se tiennent quatre expositions par an. Les trois premières sont programmées par un comité de sélection chargé de départager les candidats qui se présentent deux par deux. À chaque artiste, son commissaire d'exposition. Que les meilleurs binômes gagnent !
Le quatrième projet découle habituellement de la foire DRAWING NOW, présidée par Christine Phal qui n'est autre que... la mère de Carine Tissot. C'est ce qui s'appelle avoir le dessin dans le sang ! La quatorzième édition de l'événement a beau être tombée à l'eau, l'exposition Tout un film ! perdure. Celle-ci met en regard le travail d'artistes contemporains – Mathieu Dufois, Antoine Marquis, Elsa Werth, Camille Lavaud – qui se réapproprient les codes de l'affiche de cinéma, avec des pièces rares issues des collections de la Cinémathèque française, telles que des gouaches sur celluloid du Roi et l'Oiseau retrouvées dans une poubelle londonienne. Du storyboard aux maquettes de décors, le dessin joue un rôle essentiel dans le septième art. La preuve au 17 rue de Richelieu.
Drawing Hotel
Paris 1er
www.drawinghotel.com
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