Christophe Vachaudez
27 February 2023
Personnalité discrète du clan Windsor, Katherine Lucy Mary Worsley épousa le 8 juin 1961, Edouard, duc de Kent, cousin germain de la reine Elizabeth II. La jeune fille a reçu une éducation choisie, déjà orientée vers la musique. Elle a appris à jouer du piano, de l’orgue et du violon et, très vite, on la charge d’organiser les récitals du collège. Elle maîtrise bientôt le français, étudie la littérature anglaise mais aussi la cuisine, et encore et toujours la musique avec, cette fois, un professeur venu en droite ligne de Vienne. Katherine s’intègre avec entregent au sein de la tribu royale.
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Bientôt pourtant, elle suit son époux qui est envoyé en poste à Hong Kong puis en Allemagne. Quand ils sont en Grande-Bretagne, le couple dispose d’un appartement de grâce et de faveur au palais de Kensington, en plein cœur de Londres ou vit à Coppins, dans le Buckinghamshire. C’est d’ailleurs là que naît en 1962, le premier enfant d’Edouard et Katherine, George, titré comte de Saint-Andrews. Suivent Helen, en 1967 et Nicholas, trois ans plus tard. Aujourd’hui, la duchesse de Kent compte 10 petits-enfants !
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Entre 1972 et 1990, ils loueront Anmer Hall, sur le domaine de Sandringham, avant de s’installer, bien plus tard à Crocker End House dans l’Oxfordshire. Pour l’heure, les ducs de Kent représentent la Reine au Royaume-Uni ou à l’étranger, comme lors de l’indépendance de l’Ouganda en 1962 ou le couronnement du roi de Tonga, aux confins du Pacifique sud.
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Malgré une santé parfois fragile, elle ne veut manquer à aucun prétexte le tournoi de Wimbledon où, invariablement, elle a remis les coupes entre 1969 et 2001, avec des moments forts, quand elle prend Jana Novotna dans ses bras suite à sa défaite face à Steffi Graf en 1993, ou quand elle apparait sur le court avec des béquilles, le pied dans le plâtre. Toujours bienveillante, elle finit par obtenir des visas pour que la mère de Martina Navratilova puisse sortir de Tchécoslovaquie afin d’assister aux matches de sa fille à Londres.
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Parallèlement, la musique continue à la porter alors qu’elle se tourne aussi vers la spiritualité au point de vouloir se convertir au catholicisme. Gouverneur suprême de l’église anglicane, la reine Elizabeth l’autorise d’ailleurs à franchir le pas en 1994. Peu à peu, Katherine songe à vivre davantage en retrait et à regagner sa liberté. Sans divorcer pour autant, les ducs de Kent vont désormais vivre séparés, se retrouvant lors des événements familiaux, comme le mariage du prince William et de Catherine Middleton en 2011. En 2001, Katherine se retire de la vie officielle et des commandements honorifiques de plusieurs régiments. La Duchesse se réserve toutefois le droit d’apporter son soutien à certaines associations ou à donner des interviews pour des causes qui lui sont chères.
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Elle intervient parfois sur la BBC Radio, évoquant ses goûts musicaux, sa découverte du rap, racontant aussi combien elle prend plaisir à chanter et à donner cours aux enfants. En effet, depuis bien longtemps, elle enseigne à l’école primaire Wansbeck à Kingston-upon-Hull sous le nom de Mrs Kent. Certains élèves ne soupçonnent même pas son identité. Elle donne aussi des cours de piano dans un petit meublé non loin du palais de Kensington. Au niveau national, elle patronne Making Music, une fédération qui regroupe les musiciens amateurs de tous poils au Royaume-Uni, qui jouent en solo, en formations ou en orchestres. Elle a aussi fondé Future Talents, une association qui finance les jeunes talents et leur permet d’assouvir leur passion pour la musique, voire de faire carrière. C’est dans ce cadre que la reine lui prêta Buckingham Palace un jour de mai 2016 pour organiser un concert où se sont produit ces prodiges en herbe. La Duchesse s’est investie sans compter pour être témoin de l’éclosion de tous ces artistes en devenir qui, aujourd’hui, lui ont rendu un vibrant hommage à l’occasion de cet anniversaire bien spécial !
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