Christophe Vachaudez
26 April 2021
C'est en effet le 11 avril 1921 qu'Abdallah, second fils de Hussein Ali, roi du Hedjaz et chérif de La Mecque, fut désigné comme émir de la Transjordanie, avec le soutien timide des autorités britanniques qui exerçaient alors un protectorat dans la région. Reconnu par le Conseil des Nations comme état indépendant en 1922, la Transjordanie traverse encore des périodes de troubles que le nouvel émir n'arrive à juguler qu'avec peine.
Le pays gagne son indépendance complète le 25 mai 1946, devenant le royaume hachémite de Transjordanie, puis de Jordanie en 1949 avec Abdallah comme premier souverain. Son règne sera de courte durée puisqu'il sera assassiné en 1951 à la mosquée Al Aqsa par un militant palestinien, furieux qu'un projet d'accord avec Israël ait été évoqué. Son fils Talal lui succède dotant la Jordanie d'une constitution moderne proclamée en 1952.
Le roi Hussein de Jordanie, père de l'actuel roi Abdallah © DR |
Déposé pour des raisons de santé, le pays est contrôlé par le Premier ministre Tawfik Abu Al-Huda jusqu'à la majorité du prince Hussein qui est investit des fonctions suprêmes le 2 mai 1953, alors que son cousin Fayçal prêtait serment le même jour comme roi d'Irak. Le roi Hussein gouverna le pays jusqu'à sa mort le 7 février 1999, louvoyant avec les puissances voisines pour préserver l'intégrité du royaume. Marquées par la maladie, les dernières années de sa vie sont assombries par la régence très critiquée de son frère et héritier le prince Hassan. En conséquence, il désigne officiellement son fils aîné Abdallah comme successeur alors qu'il considère son fils Hamzah, né en 1980, de son dernier mariage avec l'américaine Lisa Najeeb Halaby, comme héritier en second.
Le prince Hassan, frère du roi Hussein, qui perdit son rang d'héritier © DR |
Le roi Hussein qui s'est marié à quatre reprises a eu onze enfants dont six filles et cinq fils. Plus de cinq ans après être monté sur le trône, le roi Abdallah II relève le prince Hamzah de ses obligations d'héritier du trône le 28 novembre 2004, conférant cet honneur à son propre fils le prince Hussein, le 2 juillet 2009. Les récentes rumeurs de soulèvement auraient servi les desseins du prince Hamzah, mécontent d'avoir été écarté du pouvoir. Le fils de la reine Noor qui aurait rompu tous contacts avec sa mère depuis plusieurs années se serait rapproché de mouvances religieuses rigoristes qui l'auraient encouragé à renverser son frère dont la politique libérale propice à l'ouverture se heurterait à leur vision obscurantiste de la gouvernance.
La reine et le roi de Jordanie avec leurs quatre enfants © Royal Hashemite House of Jordan |
Surveillé par les services secrets, le Prince a depuis été assigné à résidence tandis que son oncle le prince Hassan sert de médiateur dans une affaire que le souverain actuel dit vouloir régler de façon pacifique et familiale. Le roi Abdallah qui bénéficie du soutien de l'armée et jouit non seulement du respect des puissances internationales mais aussi de celui d'une large majorité des Jordaniens pourra pleinement profiter de ce centenaire aux côtés de son épouse l'éblouissante reine Rania et de ses quatre enfants : les princes Hussein et Hashem, et des princesses Iman et Salma. Mais cette tentative avortée que soutiendrait l'Arabie Saoudite malgré les démentis du pouvoir en place l'enjoint à la plus grande prudence.
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