Inscrivez-vous à notre newsletter

  • HLCÉ

Dans la Cour des Grands : Quand Albert redevient Albert II

Dans la Cour des GrandsGotha

Christophe Vachaudez

06 July 2023

Nous étions nombreux à avoir poussé un immense ouf de soulagement ce mercredi après-midi en découvrant les photos de la sortie du roi Albert des Cliniques universitaires Saint-Luc. Un ex-souverain passablement détendu, ne portant pas ses habituelles lunettes de vue, et nous offrant un tout autre visage, très éloigné des timbres et des photos officielles. Ce visage, c’était celui d’un belge de 89 ans qui sort de neuf jours d’hospitalisation. Un sénior, presque comme tous les autres.

Je me dois d’être honnête : le Palais nous a surpris, nous les médias, en ne communiquant pas pleinement sur l’état de santé de l’ancien roi des Belges. Nous avons appris qu’il souffrait de déshydratation, mais quiconque a déjà été confronté à ce cas d’espèce dans son entourage sait qu’en deux ou trois jours, l’affaire est réglée. Forcément, les choses ont été très vite : une aura de mystère a commencé à entourer ce séjour en clinique, prolongé par de nouveaux examens et une surveillance médicale. Il aura fallu qu’un chroniqueur royal, Pierre De Vuyst pour ne pas le nommer, fasse savoir qu’il avait l’information d’une infection bactérienne du sang pour que les services de communication de Laeken finissent par envoyer un ultime communiqué de presse la veille de sa sortie, précisant le mal nouveau dont souffrait le Roi émérite.

© Didier Lebrun/Photonews

Pourquoi ce mensonge par omission ? L’argument est limpide : la santé appartient à la vie privée de la personne du Roi. Tout souverain qu’il fut, c’est un retraité des affaires de l’état qui a, ici, été soigné. D’évidence, ils ont raison. Même lorsqu’ils font savoir que le convalescent sera exfiltré discrètement de l’hôpital, par une porte dérobée et en dehors de la présence des caméras. Encore et toujours cette sacrosainte vie privée. On peut gloser des heures sur la frontière, très ténue qui doit exister entre l’homme public et l’homme privé. La définir, c’est déjà reconnaitre qu’elle est impossible. Mais ce serait faire peu de cas de l’affection que les sujets du royaume nourrissent pour cet homme depuis ses premiers pas dans la fonction royale en 1993. Et même bien avant, lorsqu’il faisait fleurir le savoir-faire économique de la Belgique aux quatre coins du monde.

© Photo News

Tout retiré des affaires qu’il est, Albert reste Albert. Cet homme-là n’est pas comme les autres. Il est et reste le père de notre nation. Celui pour qui l’on a tremblé, plusieurs fois. Avec qui l’on s’est ému. Qui nous a fait rire. Contre qui l’on a pu nourrir quelques griefs lorsqu’un pan de sa vie maritale a été dévoilé. Mais Albert fut notre chef. Nous avons tous fait partie de sa famille. Et cette réalité, qu’on le veuille ou non, nul ne peut l’effacer. Le palais, incontestablement, a joué le pare-feu. En en disant le moins possible, il a fait son job. Mais imaginez un instant que l’issue fut plus tragique, et que la presse n’ait pas été mise au courant de la situation médicale préalable. Le peuple ne l’aurait jamais digéré. Avec les conséquences politiques que ce genre de choix pourrait avoir.

Dans cette séquence, chacun a été à sa place. Le palais qui a protégé son sire ; la presse qui a creusé l’affaire ; et le Roi, enfin, qui en sortant de l’hôpital, a offert aux Belges ce qu’ils attendaient : un sourire, un signe de la main, des photos, pour les rassurer. Les remercier aussi d’être là, dans les bons comme dans les pires moments. Albert le retraité, le sénior, est redevenu Albert II. Notre roi.

Photo de couverture : © Didier Lebrun/Photonews

Cigares : des nouveautés dans nos civettes

Lifestyle

Volutes bleues, la chronique du cigare – De Cuba, Partagas et Quai d’Orsay. De République Dominicaine, VegaFina : voilà les nouveautés qui arrivent chez nous cet automne.

Vernissage The Vault à Bruxelles

Vie mondaine

Une grande réception avait lieu pour l’inauguration de la nouvelle galerie d’Art contemporain ‘The Vault Art Gallery’, Avenue Louise à Bruxelles.

23/10/2024

Publicité

L’Allemand comme trait d’union

Chroniques royales

Le Grand-Duché a accueilli le sommet informel des chefs d’États germanophones qui en est à sa 20e édition, l’occasion pour Henri et Maria-Teresa de Luxembourg d’offrir l’hospitalité au prince Alois et à la princesse Sophie de Liechtenstein, couple héritier de la célèbre principauté, au Président allemand Frank-Walter Steinmeier venu avec son épouse, Elke Büdenbender, à la Présidente suisse Viola Amherd et à leurs voisins et cousins le roi Philippe et la reine Mathilde. La Communauté germanophone de Belgique compte de nos jours près de 80.000 habitants pour une superficie de 853 km², soit cinq fois plus que le Liechtenstein qui ne compte que 160 km². Quant au Président autrichien Alexander Van der Bellen, il s’était fait excuser.

Tous les articles

Publicité

Tous les articles