Thomas de Bergeyck
27 August 2021
Alors après ces neuf lignes alarmistes, place aux "lueurs". Et en premier lieu celles de la solidarité, incroyable, de ces Belges résilients qui sont allés au front pour aider un proche, un voisin ou même un inconnu qui avait besoin d'aide. Nous pouvons être fiers de ce que nous sommes. Fiers d'avoir su renverser une situation qui nous dépassait. Non, les éléments n'auront pas eu le dernier mot. Bien sûr, la reconstruction prendra du temps. Bien sûr, 41 personnes ne reviendront pas. Mais il reste ces sourires, cette détermination, les pieds dans la boue et devant une maison dont ne subsiste parfois que la cheminée. Quel merveilleux symbole finalement.
Le roi Philippe à la caserne de Verviers © Philip Reynaers/Photo News |
Dans ce chaos, nos souverains auront été, eux aussi, aux premières loges. Nous avons tous partagé les larmes du Roi lors de l'hommage rendu à la caserne de Verviers. Les mots empreints d'émotion et de force qu'il a prononcés ensuite dans son discours national. Et les instants passés par le couple royal auprès des sinistrés de Chaudfontaine, Rochefort ou Pepinster.
L'attitude de notre roi m'a rappelé celle, devenue légendaire, du roi Baudouin lors des intempéries qui ont ravagé Esneux en février 84. Le chalet de Louisa Lambinon, 83 ans, n'avait pas résisté aux assauts de l'Ourthe. La brave dame avait pu être hébergée à l'étage chez sa fille Nicole, qui vit dans le centre. À son arrivée pour réconforter les victimes, le roi Baudouin trouve l'aïeule frigorifiée et en larmes.
Baudouin, le roi du réconfort de la population © Photo News |
Sans réfléchir, il retire son manteau et le pose sur les épaules de Louisa. Une veste kaki de chasse doublée de tissu écossais. Le geste fut si peu calculé que le souverain a oublié d'en vider les poches : il laisse à la dame un paquet de mouchoirs, deux gants de chasse et l'un de ses fameux carnets à spirale dans lequel il consignait son quotidien. Louisa, elle, avait retrouvé chaleur et sourire. Pour la petite histoire, le "manteau royal" est toujours à Esneux, chez un voisin qui le conserve dans une housse rangée dans sa garde-robe. Si vous êtes de passage à Esneux, demandez où se trouve le propriétaire de cette relique. Un monsieur très discret, du nom de ... Baudouin.
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