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L'esprit créateur de Mafalda de Hesse

Portrait Gotha

Christophe Vachaudez

05 August 2021

© DR

[caption id="attachment_26182" align="alignnone" width=""]La princesse Mafalda de Hesse[/caption]Romaine de coeur et d'adoption, Mafalda de Hesse cousine avec tout le gotha et foule aussi bien les tapis rouges de la jet-set que les moquettes moelleuses des palais royaux. Depuis quelque temps, elle s'est lancée dans la mode, livrant des collections remarquées. Á 55 ans, portrait d'une princesse pleine de projets.

Grande et élancée, blonde comme les blés, le sourire communicatif, Mafalda de Hesse ne passe pas inaperçue. Le couturier italien Giorgio Armani ne s'y est pas trompé et, après l'avoir croisée pour la première fois, il décide d'en faire l'une de ses ambassadrices. Elle deviendra même une muse dont le créateur apprécie le côté décontracté et éminemment naturel. Déjà ancré dans ses gênes, cet intérêt pour la couture s'amplifie encore suite à ce rapprochement providentiel. Depuis cette époque, elle ne rate plus un défilé, retrouvant ses amies Lady Helen Taylor, fille du duc de Kent, ou Elle Mac Pherson, toutes deux acquises à Armani. Aujourd'hui, tout en s'occupant de ses quatre enfants, celle qui fait partie des listes des femmes les mieux habillées au monde, dressées par le célèbre magazine Vanity Fair, imagine des tenues destinées aux femmes dont le style pratique mais raffiné convient aussi bien aux activités citadines qu'aux séjours à la campagne.

La princesse Mafalda de Hesse dans un atelier de couture
Á Londres, Mafalda s'est associée au Californien Eric Wright pour ses premières collections © DR

Altesse royale de droit, Mafalda de Hesse n'en est pas moins rat des champs que rat des villes. Sa demeure, la Villa Polissena, illustre ainsi à merveille cette double attraction. Construite pour un cardinal, offerte en cadeau de mariage par le roi Victor-Emmanuel III à sa fille la princesse Mafalda de Savoie et baptisée d'après le prénom d'une landgravine de Hesse qui épousa en 1724 le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne, elle est cernée par la verdure alors qu'elle jouxte le Pinciano, l'un des quartiers de la capitale italienne. La nature y rencontre l'histoire, l'art contemporain y côtoie les tableaux de famille...un cocon rêvé pour une princesse des temps modernes consciente de ses racines.

D'une Mafalda à l'autre

Et de fait, Mafalda respecte ses origines sans verser dans le désuet. Son existence fut d'ailleurs loin de ressembler à un long fleuve tranquille. Fille de la princesse Tatiana de Sayn-Wittgenstein-Berleburg et du landgrave Moritz de Hesse, le seul prince allemand que la reine Elizabeth II tolérait à sa droite, elle est née le 6 juillet 1965, aînée d'une fratrie de quatre. Le choix du prénom n'a rien d'anodin puisque la mémoire de sa grand-mère, Mafalda de Savoie, morte dans le camps de concentration de Buchenwald en 1944, plane encore sur toute la famille. Son enfance se partage entre le château de Kronberg, résidence de Vicky, impératrice d'Allemagne et fille aînée de la reine Victoria, celui de Panker, magnifique demeure de style néo-classique dont les parquets l'empêchaient de porter de hauts talons, le refuge de Wolfsgarten, encore habité par la charmante tante Meg, le palais baroque de La Fasanerie, près de Fulda, où gambadait jadis la dernière tsarine de Russie, et la Villa Polissena, à Rome, où vit alors l'oncle Henri, un autre prince de Hesse, peintre et mélomane.

La princesse Mafalda de Hesse devant le Tibre
Sur les bords du Tibre © Ivo von Renner

Mafalda fréquente ses nombreux cousins et, comme eux, les meilleurs collèges d'Europe. Plus tard, elle s'envolera pour les États-Unis et effectuera une maîtrise en Design à l'Université de New York. Ses études la conduisent à travailler pour les Costumes Tirelli, à Rome. Mythique, cette maison oeuvre depuis 1964 à la création de toilettes pour les grands succès du cinéma mondial, avec, à l'actif des équipes de couseuses des films comme le Guépard, Mort à Venise ou Ludwig de Lucchino Visconti, Marie-Antoinette de Sofia Coppola ou encore Retour à Cold Mountain d'Anthony Minghella. Elle collabora ensuite avec les ateliers de Patrick Kinmonth, talentueux metteur en scène d'opéra. Cependant, sa rencontre avec Giorgio Armani fut instrumentale et lui permet de pénétrer par la grande porte le monde feutré des podiums. En 1989, elle épouse Enrico Marone Cinzano. Ce feu de paille ne durera pas et, déjà en 1991, elle s'unit à Carlo Galdo dont elle aura deux filles Tatiana et Polissena qui naîtront respectivement en 1992 et 1993. Puis en 2000, après un deuxième divorce, elle retente l'aventure avec le comte Ferdinando Brachetti-Peretti, baron du pétrole italien, dont elle aura cette fois deux fils Cosmo et Breno, nés quant à eux en 2000 et 2002.

La princesse Mafalda de Hesse et son compagnon Rolf Sachs
La princesse et son compagnon, l'industriel Rolf Sachs © DR

Couple très en vue du tout Rome, Mafalda et Ferdinando personnifient le glamour et la réussite. Pourtant, ils divorcent en 2014. On voit alors la Princesse en compagnie de Rolf Sachs, un industriel allemand, qui semble être son chevalier servant depuis quelques années. Pour le reste, pas question pour Mafalda de paresser ou de se reposer sur ses lauriers, la Princesse s'investit ainsi dans différentes oeuvres caritatives. Elle soutient notamment la Hear the World Foundation qui aide les malentendants, principalement les enfants, à surmonter leur handicap.

Une sophistication pratique

Peintre à ses heures comme nombre de membres de sa famille dont la fibre artistique n'est plus à prouver, la Princesse se passionne pour le jardinage et bien évidemment pour la mode. Il y a peu, elle s'est associée au créateur Eric Wright pour lancer une ligne de prêt-à-porter qui vise la sophistication pratique. Lignes et tombé impeccables, couleurs pulpeuses, matières agréables et polyvalence, tels sont les maîtres-mots de tenues qui conviennent aussi bien à un déjeuner d'affaires qu'à un trajet en vespa ou à un saut à l'école des enfants.

La princesse Mafalda de Hesse dans le salon d'un palais romain
Chez elle, à la Villa Polissena, avec un de ses mannequins © DR


Des pantalons larges combinés avec d'élégants sarraus, des chemisiers aux formes amples qui cachent un bikini l'après-midi et se portent le soir sous une veste avec une jupe structurée moulant le galbe des jambes, une robe en jersey marron grillé avec des grésillements de rose qui s'accentuent aux poignets et à l'encolure, des robes chemises qui se muent en tuniques, des jeux de fentes latérales qui rendent les jupes longues résolument audacieuses, voilà les lignes directrices de la garde-robe de Mafalda de Hesse. Des bleus, des rouges, des kakis chauds et dorés, des blancs crémeux, des bruns profonds et de subtiles impressions qui rappellent le batik et sortent directement de l'atelier de la peinture de la Princesse achèvent de caractériser un style qui va sans nul doute s'affirmer au fil des collections. Personnalité au tempérament bien trempé, la Princesse planche déjà sur les prochaines saisons, s'inspirant de la nature environnante et de son quotidien de mère, d'artiste et de femmes d'affaires. Le succès semble déjà au rendez-vous !

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