Rédaction
02 December 2021
Le Belge est un amateur historique des vins de Bordeaux et l'histoire perdure... La Belgique est le 3e pays à l'exportation pour ces vins très recherchés ; l'une des spécificités de notre marché étant de s'intéresser à la grande diversité et à la belle représentativité des appellations d'origine contrôlée du vignoble. L'histoire du breuvage d'exception, qui nous concerne aujourd'hui, commence en 1955, lorsque Marcel Dassault, le célebre constructeur d'avions (dont les mondialement connus Mirage et Rafale), rachète l'ancien Château Couperie, un domaine de 30 hectares à Saint-Emilion. Dassault rebaptise la propriété à son nom et engage de gros investissements, tant dans le vignoble que dans le chai. Et en 1968, c'est la consécration : la production accède au rang de Grand Cru Classé et le Château Dassault atteint sa véritable dimension.
D'abord situées sur le glacis nord de Saint-Emilion, les propriétés de Dassault Wine Estates se sont étendues sur près de cinquante hectares et forment, aujourd'hui, l'un des plus grands ensembles viticoles de la région. La famille de l'industriel à créé cette branche Wine Estates car, en visionnaires, ses membres ont compris que le vin d'excellence est devenu un enjeu à l'échelle mondiale. "Plus qu'un métier, c'est un art de vivre, une valeur patrimoniale". Finalement, à y réfléchir, il n'est pas si surprenant qu'un brillant entrepreneur tel que Marcel Dassault se soit lancé dans une telle aventure.
La fratrie Dassault avec, à l'extrême gauche, Laurent, qui a longtemps été la figure de proue de Dassault Wine Estates © Dassault Wine Estates |
À ce jour, Dassault Wine Estates c'est non seulement le Château Dassault mais c'est aussi d'autres noms chantants qui mettent nos papilles en émoi, comme le Château Faurie de Souchard ou le Château la Fleur. Pour bien comprendre l'expansion du domaine de la famille, il faut revenir en 1993 quand le petit-fils de Marcel, Laurent, le frère cadet de feu Olivier (sur la photo, en partant de la gauche, le deuxième), lui-même grand ami des Belges et de la Belgique, accepte de poursuivre le projet de son grand-père. Il entreprend alors d'importants travaux dans le château Napoléon III. Très rapidement, le groupe se développe en France et à l'international. Le digne actionnaire-propriétaire acquiert, en 2002, le Château La Fleur composé de 6,5 hectares de vignes, voisines du Château Dassault. Il appliquera les mêmes méthodes que son grand-père afin de faire de sa nouvelle acquisition l'un des meilleurs Grands Crus de Saint-Émilion. En 2013, nouveau tournant, le Château Faurie de Souchard passe à son tour sous l'égide de la famille. Et en 2016, le Château Trimoulet vient étoffer le portefeuille vinicole. Parent, par ses origines-terroirs, avec la nature des sols du Château La Fleur, le vignoble Château Trimoulet se voit intégrer dans les parcelles Grand Cru du Château La Fleur, alors redimensionné. Aujourd'hui, ce domaine qui figure au Patrimoine Mondial de l'Humanité possède environ 50 hectares de vignes. Ces valeurs entrepreneuriales, cette quête de l'excellence qui ont fait la réputation de la famille Dassault, Laurent espère qu'elles passeront un jour à la génération suivante, la quatrième (Adrien, le fils de Laurent, vit d'ailleurs en Belgique) : "On est un peu plus grand qu'hier... mais moins grand que demain. Rien n'est jamais fini".
Avenir radieux à Saint-Emilion pour la famille Dassault ? © DR/Shutterstock.com |
Il y a fort à parier que la proximité culturelle, comme les solides relations privilégiées entre la France et la Belgique, permettront aux grands vins de Bordeaux de préserver, de longues années durant, la première marche du podium dans le coeur de nos compatriotes avertis.
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