Agnès Zamboni
21 March 2024
Clotilde Ancarani puise dans le végétal la délicatesse de son ornementation qu’elle confronte avec la force de la matière. C’est à trente ans qu’elle décide de se diriger vers une formation plus artistique : elle s’initie à la sculpture et à la peinture, suivant les cours de quatre académies différentes. Très tôt, le monde végétal nourrit sa pratique plastique. “J’ai transformé mes pièces sculpturales aux formes organiques en petit mobilier et objets décoratifs. Ma première petite table, je l’ai réalisée pour mon propre intérieur. Tout est déjà présent dans la nature : la structure cannelée d’une tige de rhubarbe compose un pied de chandelier, la générosité d’une feuille de chou, un siège…” L’artiste affectionne particulièrement les feuilles exotiques, aussi exubérantes que des fleurs, des espèces souvent originaires d’Inde. Toutes les pièces imaginées par Clotilde sont issues du travail traditionnel du bronze. “Je collabore avec deux fondeurs, l’un est à Alost et l’autre à Mons. Chaque artisan propose un savoir-faire unique. Pour moi, il n’y a pas de différence entre mes pièces utilitaires, la sculpture ou la peinture, que je continue à pratiquer avec du sable de récupération.”
Bougeoir Tortuous © Clotilde Ancarani
La forme initiale est travaillée selon le procédé de la cire perdue, un processus long et complexe, justifiant le prix élevé des pièces. Elles sont fabriquées, en édition très limitée, en huit exemplaires et quatre épreuves d’artiste, telles des œuvres d’art. Clotilde sculpte directement sa forme dans la cire (ou la terre), puis fabrique un moule en silicone, dans lequel on coule de la cire en deux couches. Retravaillée, rigidifiée avec une structure métallique et une carcasse en brique de ciment réfractaire, équipée d’évents et d’un entonnoir, la pièce en creux reçoit alors le métal porté à fusion, entre 1000° et 1200°C. “Il faut dix jours pour cuire une pièce avec une température qui monte et descend par paliers. Les grandes pièces sont fabriquées en deux parties, puis soudées.” La couleur or, naturelle, est donnée par le polissage du bronze. Pour réaliser des nuances patinées, on chauffe la surface au chalumeau et on la retravaille au pinceau, avec des acides, en couches successives. Puis on fixe la teinte avec de la cire.
Table d'appoint Bouquet III © Clotilde Ancarani
Vase Bubble © Clotilde Ancarani
Entre art et design, le travail de Clotilde, est présenté à la galerie New Hope, à Bruxelles, chez Portuondo à Paris, chez Mélissa Paul à Londres, à Paris Art + Design (PAD, du 03 au 07.04), puis à la PAD London (du 08 au 13.10), sans oublier Design Miami/Basel (du 11 au 16.06).
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