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Villa Pelucio, 8e merveille de Knokke

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Christophe Vachaudez

08 August 2024

villa Pelucio

À quelques encablures du Zwin, la Villa Pelucio émerge d’un écrin verdoyant, tel un coquillage géant posé sur une dune. Avec cette demeure singulière qui tranche joliment avec le bâti environnant, la ville de Knokke se voit dotée d’une nouvelle pépite architecturale.

Minutieusement étudié, avec un souci du détail qui honore les protagonistes, le projet relève assurément de la haute couture ! Il satisfait en tous points les aspirations des propriétaires qui souhaitaient une maison reflétant l’atmosphère relaxante d’une station côtière, un havre empreint de sérénité. Peter et Anne ont réuni l’équipe idéale : l’architecte Paul Robbrecht dont ils appréciaient la vision tridimensionnelle et la conception intemporelle des volumes et du design, le décorateur et ensemblier français Bruno Moinard, disciple d’Andrée Putman, dont l’univers épuré correspondait à leurs goûts, les paysagistes Dominique Eeman et Chris Ghyselen, qui se sont chargés du jardin, et nombre d’autres collaborateurs comme le concepteur lumière Philippe Almon. Si les études préparatoires ont duré près de deux ans, la construction en elle-même s’est étalée sur trois autres années, une patience qui a été récompensée de façon magistrale !

toit en quartzite argenté

Le toit en quartzite argenté se prolonge de façon audacieuse pour ombrager les terrasses © Jacques Pepion

dalles de quartzite argenté

Des dalles de quartzite argenté permettent de déambuler dans le jardin. © Jacques Pepion

Venu du Brésil

Le choix du quartzite argenté n’a sans doute pas facilité les choses, car il fut extrait de carrières situées au Brésil. Qu’à cela ne tienne, près de quarante tonnes du précieux matériau nacré furent acheminées par bateau, livré par un exploitant du Minas Gerais dénommé… Pelucio ! Le clin d’œil semble justifié puisque le quartzite, omniprésent, confère à la villa son aspect si singulier et sa délicate blancheur gris perle. En sus, la pierre est étanche et la couche de mica en surface reflète la lumière. On ne pouvait rêver mieux ! Utilisé pour les murs de la villa, particulièrement visible au nord et à l’est où les ouvertures sont peu présentes, le quartzite coiffe une charpente en acier galvanisé, patiemment vissé, couvrant un toit aux angles marqués qui structure la maison et agit comme élément unificateur. Ce même toit protège aussi les balcons et abrite les terrasses du rez-de-chaussée grâce à d’ingénieux porte-à-faux.

terrasses villa Pelucio Knokke

Vastes et accueillantes, les terrasses invitent à la détente et réservent nombre d’alvéoles permettant de s’isoler. © Jacques Pepion

Le quartzite tapisse également les sols extérieurs qui se prolongent à l’intérieur de la maison, s’aventurant sous les baies vitrées comme pour abolir des frontières symboliques. Les plafonds, eux aussi, se poursuivent vers l’extérieur et adoubent une transparence voulue. Quant aux chutes de quartzite, débitées en filet, elles habillent les cheminées, celle de la salle de détente, sous toiture, et celle de la terrasse extérieure. Enfin, alignés en une suite de bornes verticales espacées, d’autres blocs de quartzite marquent subtilement, côté rue, la transition entre l’espace public et le domaine privé. Au-delà, des claustras en accoya rythment la façade principale, au niveau des entrées, du garage et du portillon d’accès au jardin. Connu pour sa résistance, cet épicéa acétylé a été sablé pour lui conférer l’aspect du bois flotté, celui que l’on trouve parfois échoué sur les plages, allusion supplémentaire au littoral tout proche. Il a été choisi pour les châssis et cerne les grandes baies vitrées coulissantes des façades sud et ouest. On le retrouve aussi au niveau des rambardes des balcons, semblant maintenir les feuilles opaques de verre cathédrale.

Un luminaire signé Lindsey Adelman éclaire une des salles à manger aux larges baies vitrées. © Jacques Pepion

Un luminaire signé Lindsey Adelman éclaire une des salles à manger aux larges baies vitrées. © Jacques Pepion

Des suspensions de Jeremy Maxwell Wintrebert en verre soufflé éclairent le coin rafraîchissement et l'escalier menant à la salle de détente. © Jacques Pepion

toit salle de détente

Le toit offre à la salle de détente un couvrement linéaire des plus décoratifs dont le relief varie en fonction de la lumière. © Jacques Pepion

À l’intérieur, les coffrages en béton figurent une combinaison aléatoire de lattes en bois, un effort esthétique louable qui crée un relief plaisant que souligne parfois la lumière, mais aussi un graphisme linéaire aussi apaisant qu’agréable à l’œil. Comme il était exclu de fixer des luminaires dans ces plafonds impénétrables, on a privilégié l’éclairage indirect avec, notamment, d’astucieux systèmes intégrés dans le sol ou dans les murs, qui soulignent, par exemple, les marches des escaliers. En journée, la lumière éclabousse les pièces de vie orientées vers le jardin et pénètre dans les autres par des ouvertures ménagées à la hauteur la plus appropriée pour que les vues ainsi définies ressemblent à des tableaux dont les châssis seraient les cadres. Si l’accoya s’intègre également dans la décoration intérieure, il doit partager l’espace avec le noyer américain, particulièrement présent, le marbre blanc, utilisé dans la cuisine ou dans l’une des salles de bains, le marbre tabac aux élégants veinages bruns pour les marches de l’escalier principal, ou encore l’inox pour les stores solaires aux lamelles de section triangulaire.

cuisine villa pelucio

Très lumineuse, la cuisine combine le marbre blanc et le noyer américain. © Jacques Pepion

Une sculpture contemporaine

Dans le hall d’entrée, généreusement pourvu de placards intégrés, un riche tissu broché à motif de chevrons signé Oscar de la Renta revêt les murs. Il court même jusqu’au premier étage, une continuité qu’illustre aussi l’escalier ouvert qui relie les quatre niveaux entre eux. On peut le considérer comme une sculpture en soi avec sa rampe en noyer poli, ses marches qui semblent flotter et ses balustres filiformes en bronze. Toujours dans le hall, les composants vert canard de Pierre Bonnefille apportent une touche de couleur discrète qui se répète dans la salle à manger attenante, se mariant alors à d’autres verts feutrés. Toute proche, la cuisine s’ouvre sur le jardin, occupant l’une des extrémités de la maison qui d’ici, se dévoile pleinement. Les parois vitrées apportent une transparence totale qui permet de découvrir, en voisin, les activités des autres membres de la famille tout en préservant une certaine intimité.

chambre villa Pelucio Knokke

Baignée de lumière, la chambre offre une jolie vue sur le jardin conçu par Dominique Eeman et Chris Ghyselen. © Jacques Pepion

salle de bains villa Pelucio

Pour la salle de bains, duo de marbre blanc et de noyer américain. © Jacques Pepion

La maison, qui affecte un plan en L, peut se scinder en deux et accueillir des hôtes qui gagnent ainsi en indépendance, sans pour autant être isolés. Succédant à la cuisine, le salon bibliothèque a été aménagé en fonction d’un tableau de Thomas Schütte. Des bibliothèques en noyer américain voisinent avec une table d’Ado Chale, une hotte en bronze et un mobilier scandinave marié à des pièces dessinées par Bruno Moinard, également auteur du tapis. Suit le bureau du maître des lieux qui dispose d’une entrée privative. On pénètre ensuite dans la partie en retour et, après avoir dépassé un modeste salon confortable, on accède à une vaste salle à manger dotée d’un coin cuisine que surplombe la salle de fitness en mezzanine. Particulièrement lumineuse, la pièce présente un parement en céramiques de la Britannique Lubna Chowdhary qui exploite ici la diversité des formes géométriques dans des tons fondus. Quelques carreaux bordent le lanterneau central qui ménage une vue sur la piscine. Installée en sous-sol, elle communique pourtant de plain-pied avec le jardin. Longue de 17 mètres, elle respire le calme et profite d’une acoustique étudiée.

Dans le salon, des créations et un tapis de Jérôme Moinard voisinent avec une table d’Ado Chale et du mobilier scandinave. © Jacques Pepion

Dans le salon, des créations et un tapis de Jérôme Moinard voisinent avec une table d’Ado Chale et du mobilier scandinave. © Jacques Pepion

piscine villa pelucio

L’enkianthus taillé en nuage donne une touche de verdure au puits de lumière bordant l’une des extrémités de la piscine. © Jacques Pepion

À l’étage, les balcons offrent une vue plongeante sur les terrasses peuplées de meubles de jardin qui dénotent les habitudes “nomades” des propriétaires, heureux de voyager dans leur propre maison. Sous le toit, la salle de détente dédiée aux jeux réserve un espace unique et chaleureux. Enfin, le jardin, qui a réhabilité le relief dunaire, magnifie la demeure en proposant une végétation pérenne et des floraisons qui varient au fil des saisons. Des nuages de graminées, des haies de hêtre et de houx, du gazon épousant le relief vallonné et les frondaisons des pins déclinent le vert dans tous ses états. Quant aux dalles de quartzite semées dans l’herbe, elles incitent à l’herborisation, une façon d’admirer sous tous ses angles une maison qui a tout d’une sculpture contemporaine.

Photo de couverture : La villa Pelucio s’intègre à merveille au relief dunaire d’origine restauré par les architectes paysagers. © Jacques Pepion

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