Jazz comment ? Oui, Jazz Janewattananond (prononcer JANN-wat-ta-NON-nond). Les noms thaïlandais ne sont pas les plus faciles à prononcer, et le surnom Jazz ne pose pas de problème à Atiwit Janewattananond. Bien qu'il conviendrait mieux à son père, un grand fan de jazz. "Quand on me demande un autographe, j'utilise toujours un symbole musical suivi des lettres A-Z-Z. Auparavant j'écrivais mon nom entier, mais ce n'était franchement pas la meilleure idée", s'amuse-t-il.
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La vie de ce Thaïlandais de 24 ans originaire de Bangkok pourrait s'apparenter à un scénario de film. Pour commencer, il est le fils d'un magistrat et vient d'une famille aisée de médecins et avocats. Après avoir tenté, sans succès, de se faire un nom en natation puis en football, son père Kajorndej l'a poussé à s'orienter vers le golf. "Mon père qui est juge, recevait des amis venus des Etats-Unis. Ils m'ont emmené sur un parcours de golf alors que j'avais huit ans. J'étais content car je pensais que je pourrais conduire un buggy, ce qui bien sûr me fut interdit. Mais j'ai pu taper quelques balles et cela m'a amusé", se souvient-il.
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Jazz est entré dans l'histoire en 2010 à Bangkok en étant le plus jeune joueur - 14 ans et 71 jours - à passer le cut d'un tournoi de l'Asian Tour. Son père l'a alors autorisé à devenir professionnel à 15 ans, et c'est sa mère qui l'a chaperonné. lors de ses premiers tournois. Des débuts avec des hauts et des bas, comme en 2016 quand il a perdu sa carte pour l'Asian Tour.
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Il a alors estimé que ce moment était opportun pour faire une retraite monastique de deux semaines dans un temple bouddhique. Une pratique assez courante chez les jeunes Thaïlandais et qui constitue un honneur pour les parents. Jazz a rasé son crâne et porté l'habit safran. Il a suivi strictement les principes du jeûne, du chant et de la méditation. Un moment qui lui a apparemment fait du bien puisqu'à son retour il a remporté le Bangladesh Open. La première victoire d'une série de cinq, doublée d'une rapide progression au point de devancer Kiradech Aphibarnrat (qui lui aussi était parti en retraite, ndlr). Les deux golfeurs s'entendent d'ailleurs fort bien, "car Kiradech est mon mentor, ma source d'inspiration et mon grand frère", explique Jazz.
Jazz Janewattananond ne manque pas d'ambition. "Le golf, c'est mon job et ça le restera". Il rêve d'une place dans le top 30 mondial. Et il est en bonne voie puisque son titre en Indonésie fin 2019 l'a fait entrer dans le top 50, ce qui lui a procuré une invitation pour le Masters. À l'Augusta National, il a pu pratiquer les techniques de méditation apprises au monastère. Son expérience bouddhiste explique aussi son choix vestimentaire orangé lorsqu'il joue le tour final du dimanche.