Stéphane Lémeret
31 December 2024
L’Éventail – Nous sommes à quelques semaines du retour du Salon de l’Auto, après une année d’absence que l’on craignait définitive. Quelle est l’ambiance au sein de l’ASBL Febiac : pression, stress, plaisir ?
Freddy De Mulder – C’est une ambiance d’enthousiasme, je dirais. Nos membres sont ravis et la décision d’organiser un salon a été prise aussi rapidement que facilement. C’est, bien sûr, un immense projet et beaucoup de travail mais, pour la première fois, nous organisons le salon avec l’aide d’un partenaire, The Red Line, l’agence avec qui nous avions déjà travaillé l’an dernier pour l’Automotive eMotion Summit. La coopération est parfaite, et je pense que nous sommes en train de faire de ce salon un événement cinq étoiles.
© Triptyque
– L’an dernier, justement, le Salon de Bruxelles était remplacé, au Heysel, par le Brussels Auto Show (BAS), organisé par les Hollandais de 402 Automotive. Leur concept, très différent, a attiré un public plutôt jeune, attiré par l’aspect tuning et réseaux sociaux, donc par le côté fun de l’automobile. En avez-vous tiré une quelconque inspiration ?
– Quand on organise un événement comme un salon de l’auto, on regarde forcément ailleurs pour comprendre de quelle manière le monde évolue, avec cet intérêt pour les influenceurs, la mode, le numérique… Honnêtement, sans le BAS, on aurait fait à peu près ce qu’on va faire en janvier. Mais nous avons appris des choses de ce qu’ils ont fait, et aussi de ce qu’ils n’ont pas fait. En l’occurrence, il y avait beaucoup de belles voitures au BAS, mais nous avons eu des retours allant dans le même sens : le public regrette de ne pas avoir pu s’asseoir dans les véhicules. Je vous donne un scoop : l’une des animations du Salon de Bruxelles 2025 sera justement de permettre au public passionné de s’asseoir au volant de supercars et d’hypercars. Cela ne s’est jamais fait dans aucun salon par le passé !
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– En l’absence – définitive – du Salon de Genève, est-ce que le Salon de Bruxelles aura, comme en 2023, les honneurs de la proclamation de l’élection européenne de la “Voiture de l’Année” ?
– Oui, et nous sommes très fier d’accueillir l’organisation Car of the Year, qui reste une référence pour le grand public. Ce qui ne gâche rien, c’est que la presse internationale sera du coup présente en bien plus grand nombre à notre salon.
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– Est-ce que cela n’attire pas aussi les dirigeants internationaux, les patrons de marques et de groupes qui pourraient avoir l’envie de venir à Bruxelles avec quelques grandes premières mondiales ?
– Difficile de vous dire quelles voitures seront là grâce à cette élection. Disons que le salon aurait eu lieu sans cela, avec autant de participants (plus de cinquante marques représentant 90 % du marché belge) ou presque. Mais c’est un fait : dès que nos membres se sont accordés à organiser le salon, ils se sont entendus dans la foulée sur le fait qu’il était impératif que Car of the Year vienne à Bruxelles. Effectivement, sur base des enseignements d’il y a deux ans, la renommée du salon à l’échelle européenne est un énorme atout pour la venue des journalistes étrangers et même pour le ticketing dans les pays limitrophes.
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– Un atout également pour prendre la suite de Genève comme principal salon de l’auto européen ?
– Très sincèrement, c’est une question que nous ne nous posons pas. Bien sûr, nous sommes contents de pouvoir dire que nous sommes le plus grand salon automobile en termes de représentation des marques. Mais nous préférons rester concentrés sur nos propres forces plutôt que de nous comparer aux autres.
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– Justement, quelles sont ces forces ? Comment expliquer que vous vous portiez si bien, avec toutes ces marques présentes, alors que les autres grands salons ont disparu ou ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes ?
– J’imagine que les facteurs sont multiples, mais il ne faut pas oublier que le Salon de Bruxelles est organisé par la Febiac, c’est-à-dire par ses membres, donc par les exposants eux-mêmes. Le salon et la façon dont il est organisé sont validés par tout le monde, et pas un des exposants ne doit composer avec une décision qui lui est imposée. Selon moi, cela facilite pas mal de choses…
– Au-delà de ces facteurs très spécifiques, n’est-il pas urgent pour les salons de se réinventer et de s’ouvrir à la mobilité au sens large ?
– Nous partageons totalement cet avis, puisque la Febiac est une fédération qui représente la mobilité individuelle, durable et accessible à tous. C’est notre définition, notre raison d’être. En effet, la mobilité individuelle inclut forcément les deux-roues, qu’ils soient motorisés, électrifiés ou non, ainsi que les microcars par exemple. Il est vrai que nous ne réservons pas de manière structurelle une place à cette mobilité au Salon 2025. Nous l’avons fait à plusieurs reprises dans le passé, cette fois non. Mais cela ne veut pas dire que nous ne continuons pas à représenter ce secteur. Et je peux vous dire que sur les stands, vous allez voir un très grand nombre de deux-roues motorisés et autres moyens de transport individuel. Vous serez surpris ! Qui sait, on pourrait peut-être organiser à nouveau quelque chose de spécifique l’année prochaine. En tout cas, on en parle ! Nous verrons cela après le Salon 2025, où nous espérons plus de 300 000 visiteurs, des marques contentes d’être là, une ambiance énorme et une vraie fête de l’automobile !
Photo de couverture : © Triptyque
Salon
Brussels Motor Show
Du 10 au 19 janvier 2025
Brussels Expo
(Palais 5, 6, 7, 9, 11 et Patio)
1, Place de Belgique
1020 Bruxelles
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