Inscrivez-vous à notre newsletter

  • HLCÉ

Back to Johannesburg

carnetdevoyageafricain

Rédaction

13 November 2015

© Martin Boonen

Dernières heures sur le sol africain pour l'équipe... Quelque 160 millions d'individus sur terre souffrent de troubles visuels, et 60 % d'entre eux n'ont pas accès à des solutions parfois extrêmement simples mais coûteuses, comme des lunettes adaptées. Puisque avoir accès à une vue correcte est un droit, l'asbl Eyes for the World travaille à réparer cette injustice. Grâce à Jobstop, Eventail.be a eu l'occasion d'accompagner Eyes for the World dans la province du Limpopo et à Soweto. Dernier opus d'un Carnet de Voyage empreint d'une belle expérience humaine.

Voir l'arc-en-ciel 7/7 : Heerengracht Primary School - Soweto

Nous sommes revenu à Rosebank, banlieue paisible de Johannesburg, d'où nous partons pour Soweto. Soweto (South Western Township), la tristement célèbre banlieue de Jo'burg fut conçue pour être un getho pendant l'apartheid. En 1976, c'est d'ici que partirent les premières manifestations anti-apartheid et dans les années 1980, Soweto fut le symbole de la lutte de la population noire pour ses droits. C'est aussi ici que Mandela s'était insallé, avec sa femme Winnie, avant de se faire emprisonner. Avec une population de plus d'un million d'habitants (la municipalité de Jo'burg en compte quatre millions), Soweto est l'un des "townships" les plus peuplé d'Afrique du Sud, et aussi l'un des plus pauvres. C'est donc un geste fort d'Eyes for the World de se rendre dans cette partie délaissée de la ville.

Voir-arc-en-ciel-Heerengracht-Primary-School-Soweto
Les tours "Orlando" constituent de célèbres points pour Soweto© Gil.K


L'école dans laquelle nous officierons aujourd'hui est l'école d'Heerengracht Primary School. Elle est installée dans un quartier calme de Soweto, plutôt bien fréquenté. Entendons-nous : bien fréquenté pour Soweto. Jusqu'à présent nous n'avions vu que des écoles de province, dans la campagne, fleurie et bien tenue. Ce que nous découvrons à Heerengracht est une autre réalité. L'école est entourée de hauts murs, toutes les portes, toutes les fenettres, portent de lourds barreaux, même à l'intérieur des bâtiments. À l'extérieur, ils se doublent de barbellés. L'équipe d'Eyes for the World découvre les lieux avec le coeur serré.

Le local qu'on nous attribue pour les tests est une classe de biologie. Contrairement aux classe proprêtes et bien rangées du Limpopo, celle-ci est crasseuse, bordélique, le matériel est vétuste quand il n'est pas simplement inutilisable. Les cours de récréation sont jonchées de détritus. Cet univers nous donne l'impression d'être en prison et nous devons faire un véritable effort pour ne pas confondre déliquance et pauvreté. Les enfants qui ont cours ici ne sont pas des délinquants, des bandits ou des criminels comme les batiments le laissent à penser!

La file d'enfants qui attendent déjà devant la porte de la classe pour passer les tests occulaires est rassurante: pour un samedi où il n'y a pas cours et où l'école est normalement fermée, ils sont venus nombreux, très nombreux, accompagnés de leur famille! Koen n'offfre ni des vêtements à la mode, ni des baskets branchées, et encore moins des téléphones portables. Non, Koen et son équipe apportent simplement des lunettes. Mais ces dernières peuvent leur changer la vie. Alors, conscients de l'opportunité qui leur est proposée, ils patientent là, avec leurs sourires... et nous quittent parfois avec des larmes de gratitudes. Les moments humains que nous vivons sont tellement plus forts que les barreaux qui nous entourent!

Puisque les enfants sont venus avec leurs parents, parfois leurs grands parents, Koen testera tout le monde : enfants et adultes. Consciencieusement, il s'appliquera à offrir une paire de lunette à qui en a besoin, peu importe son âge. Plus de 500 personnes passeront dans les mains de l'équipe d'Eyes for the World ce jour-là.

Soweto et ses témoins de l'Apartheid

A la fin de la journée, les responsables de l'antenne de l'Agora Club local nous emmènent visiter Soweto. Nous décrouvrons des quartiers très différents. Il y a ceux construits en dur, à l'allure salubre, quoi qu'un peu triste, et ceux, immense, des bidonvilles : océan de cabanons en taule ondulée et en matériaux de construction. Nos coeurs se serrent. Plus encore lorsque nous nous recueillons sur le monument funéraire d'Hector Pieterson, jeune écolier noir abattu par la police lors d'une manifestation le 16 juin 1976, ou lorsque nous nous arrêtons devant l'ancienne maison de Nelson Mandela, devenu mémorial... 

Soweto-temoins-Apartheid
© Attila Jandi/Shutterstock.com

La mission d'Eyes for the World s'arrête là. Nous fêtons cela dans l'un des meilleurs steakhouse de la ville, dans le shopping mall de Rosebank.

Nous éprouvons un sentiment étrange, mitigé, de nous retrouver dans un endroit confortable et international, après avoir cotoyé toute la journée, sans jeu de mot, une misère noire. Il reste tant de choses à faire et comme de nombreux autre projets, Eyes for the World cherche toujours de nouvelles sources de financement, de nouveaux donateurs.

Eyes for the world
www.eyesfortheworld.be
Dons via la Fondation Roi Baudouin
21 rue Bréderode, 1000 Bruxelles
Compte IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC : BPOTBEB1
Communication structurée : 128/2638/00016
 
Si vous êtes tentés par l'expérience, contactez JOBSTOP
Agence de voyage pour élargir ses horizons et partenaire incontournable d'Eyes for the World!
http://fr.jobstop.be/
 

Retrouvez l'histoire d'Eyes for the World avec Koenraad Van Pottelbergh en page 170 de l'édition de septembre de L'Eventail toujours disponible sur tablette! Plus d'infos ICI!

Abigail Tulis & Angelique de Limburg : Mirage à Deux

Arts & Culture

Mirage à Deux est une exposition conjointe d’Abigail Tulis et d’Angelique de Limburg, qui partagent une fascination pour le Moyen Âge, le folklore, les rêves et les fantasmes. Leurs peintures reflètent leur sensibilité aux gestes expressifs et compositionnels et leur intérêt mutuel pour la figure humaine. Les pratiques des deux artistes sont profondément influencées par leur lien avec le monde naturel, s’appuyant sur des éléments tels que le feu, les plantes, la terre, le vent et l’eau. La peinture devient pour elles un acte de divination, car les vestiges de leur éducation chrétienne les guident subtilement dans leur cheminement spirituel.

Belgique, Bruxelles

Du 07/11/2024 au 17/11/2024

Publicité

La Closerie Falbala

La Closerie Falbala et autres fantasmagories du Grand Paris

Voyage, Évasion & Escapade

De la Tour aux figures à la Closerie Falbala de Jean Dubuffet, en passant par la maison Caillebotte ou Le Cyclop de Jean Tinguely, nous vous proposons un petit tour artistique au sud de Paris à travers le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine et l’Essonne.

Tous les articles

Publicité

Tous les articles