Éric Jansen
26 October 2023
Un cadre prestigieux qui ne pouvait que toucher Pierre Marie Giraud. Avant de se lancer à Bruxelles en 2005, il a travaillé à quelques centaines de mètres, auprès du décorateur Chahan Minassian. Depuis, il est devenu le grand spécialiste de la céramique contemporaine et sa galerie de la rue de Praetere, à Ixelles, est le point de chute obligé de tout collectionneur. Les amateurs d’œuvres en verre s’y retrouvent aussi, ainsi que les amoureux d’un design pointu signé Rick Owens ou Martin Szekely, Pierre Marie Giraud aimant offrir un large éventail de créations. Sous les boiseries XVIIIe de l’hôtel particulier parisien, on pourra donc découvrir les dernières pièces de Kristin McKirdy et de Ritsue Mishima, deux artistes emblématiques de la galerie, devenues aujourd’hui des stars du marché – “On a grandi ensemble” –, mais aussi des pièces d’artistes totalement inconnus, du moins sous nos latitudes. Passionné par le Japon, le marchand s’y rend régulièrement pour découvrir de nouveaux céramistes au savoir-faire ancestral. C’est ainsi qu’il y a quelques années, il a mis en lumière le travail de Takuro Kuwata. Il revient aujourd’hui avec les porcelaines d’Imaizumi Imaemon XIV – artiste considéré comme un trésor national vivant –, Sakaida Kakiemon XV et Yuki Hayama, dont le dessin marie subtilement passé et présent. Des pièces d’un raffinement intemporel qui auraient sans doute plu à l’ancien maître des lieux.
Design Miami/Paris du 18 au 22.10 • www.designmiami.com
© Ogata Paris
“Je fais fréquemment des allers-retours à Paris où j’ai de nombreux clients. J’ai un appartement-showroom dans le Marais, pour les recevoir de façon plus intime. Souvent, je les emmène dîner à côté, dans cet endroit étonnant. Je suis passionné par la culture japonaise, aussi bien par leurs arts décoratifs que par leur art de vivre, et bien sûr leur cuisine. Ici, il y a un restaurant délicieux, un salon de thé magnifique, une boutique où acheter du thé, de beaux objets en laque, de l’encens… C’est véritablement un voyage d’un grand raffinement.”
© Breizh Café
“Je vais tout le temps dans cet endroit pour déjeuner. C’est un petit coin de Bretagne en plein Marais. Au menu, galettes et crêpes préparées dans les règles de l’art : farine de sarrasin moulue à la pierre, jambon artisanal, œuf biologique, beurre de baratte Maison Bordier. C’est délicieux, simple, pas cher, et cela a le parfum de l’enfance. Le plus amusant, c’est que le fondateur, Bertrand Larcher, a aussi une passion pour le Japon. Il a ouvert à Tokyo un Breizh Café où il réalise ses galettes avec du sarrasin japonais !”
Librairie Lardanchet
“Je suis boulimique de livres, j’en achète tout le temps ! J’ai mes habitudes dans cette jolie librairie qui se trouve près de l’Élysée et est tenue par l’excellent Thierry Meaudre. Sa curiosité, son enthousiasme et ses connaissances font de ce lieu spécialisé dans les arts décoratifs une mine ! J’y trouve aussi bien des nouveautés que des livres épuisés. Ma documentation lui doit beaucoup. J’ai acheté dernièrement les collections d’art japonais de la Couronne d’Angleterre, en trois volumes ! Pas idéal quand on prend le train !”
© DR
“Cela peut paraître d’une grande banalité, mais à chaque fois que je suis à Paris, je fais une visite au Louvre, ne serait-ce qu’une heure, parfois pour voir simplement une œuvre, un Chardin, la fameuse Tabatière du duc de Choiseul. Je garde un souvenir merveilleux de l’exposition Les Choses, une histoire de la nature morte, qui a eu lieu l’année dernière. Je suis, bien sûr, allé voir les tableaux du musée de Capodimonte, qui dialoguent avec ceux du Louvre. Et il ne faut pas croire que c’est noir de monde. Il y a toujours des chemins de traverse.”
© Marché aux fleurs Île de la Cité
“J’ai une véranda dans l’appartement du Marais et je me rends souvent au marché aux Fleurs, sur l’île de la Cité, pour acheter des plantes. J’aime son charme désuet, avec ses tonnelles en fonte sous les arbres, c’est le Paris d’hier, un peu carte postale. Il n’y a plus beaucoup d’endroits comme celui-ci à Paris, alors j’ai l’impression, ainsi, de le soutenir, très modestement. Une exception cependant, pour les orchidées, une seule adresse possible : Sylvain Georges, sur la charmante place des Petits-Pères.
Île de la Cité, Paris 4e et www.sylvaingeorges.com
© Hôtel Drouot
“J’y vais tout le temps, pas forcément pour acheter, mais j’adore flâner dans les salles d’exposition. L’atmosphère me touche. Il y a une poésie dans tous ces objets qui arrivent là comme morts et qui ressortent avec une nouvelle vie. Parfois, je m’assois dans le public pour suivre une vente et, de temps en temps, je lève la main parce qu’il y a une chose qui m’amuse. Récemment, je suis tombé sur une série de livres que je recherche depuis des années : Oriental Ceramics. Et je l’ai eue ! Un demi-mètre cube à rapporter chez moi !”
Publicité
Publicité