Rédaction
23 October 2015
La journée débute tôt. L'Elim Primary School et la Masungolo Primary School, premières écoles que nous visitons, nous attendent à 8h du matin. L'accueil est chaleureux: chants et danses à l'appui. Les quelques 500 enfants sont rassemblés devant l'équipe d'Eyes for the World, en rangs et uniformes vert et or, impeccables. L'école est proprette, mais pas franchement douillette... D'ailleurs, dans cette région et à cette heure de la journée, le ciel est chargé de lourds nuages gris.
© Martin Boonen |
Elim Primary School met à notre disposition une salle de classe pour mener à bien les tests d'acuité visuelle. Certaines classes à Bruxelles doivent être plus sordides, il règne à Elim un parfum de légèreté. Rires, sourires et chants habitent l'endroit.
Koen, Sodette, Patrick et Martine installent leur matériel. Trois fois rien : des panneaux pour les tests oculaires, un banc disposé à distance adaptée pour que les enfants puissent prendre place et ... c'est tout. La légèreté du dispositif nécessaire pour mener à bien ces tests est une des force du projet Eyes for the World. Les enfants s'alignent le long du bâtiment à l'entrée de la classe. Une volontaire d'Agora explique à de petits groupes comment les tests vont se dérouler. En deux files, les enfants passent devant Koen, Patrick, Sodette et Martin, qui se relaient...
Après deux heures de test, Koen est perplexe. Aucun trouble n'a pu être détecté chez aucun enfant. Koen vérifie le dispositif, s'assure que tous les enfants aient bien compris le système et vérifie qu'ils n'aient pu tricher. Rien n'y fait, les résultats sont déroutants. D'autant plus que Koen n'en est quand même pas à son coup d'essai. L'année dernière, Eyes for the World avait été sélectionné par l'URBSFA (Union royale belge des sociétés de football – Association) pour être le projet social des Diables Rouges pendant la Coupe du Monde au Brésil. Là, dans les bidonville, Koen avait pu prendre la mesure de l'absolue nécessité de son projet. Une nécessité qui visiblement, ici, tarde à se confirmer....
Après une discussion avec le directeur de l'école, les professeurs et les autorités locales (venues soutenir notre présence au nom du gouvernement du Gauteng), la première hypothèse pour expliquer ces si bons résultats est l'application d'un plan alimentaire. Il offre à ces enfants une alimentation variée et équilibré. D'après Koen, cette alimentation équilibrée peut expliquer ces bons résultats. Evidemment, c'est difficile à vérifier. Une autre hypothèse concerne simplement le style de vie : sans écrans d'ordinateurs, ou de télévisions, une vie à l'extérieur qui entraine l'oeil. Enfin, Koen est réaliste : nous testons aujourd'hui de très jeunes enfants chez qui les problèmes oculaires ne se sont probablement pas encore révélés.
© Martin Boonen |
Sur la journée, Eyes for the World a testé la vue de plus de cinq-cents enfants de deux écoles. Seulement quatre ont eu besoin de lunettes (et les ont reçues!).
Mais alors que nous regagnons l'hôtel, nous ne pouvons nous empêcher de nous poser cette question : a-t-on perdu notre temps ?
Koen tranche immédiatement : "Ces résultats sont une excellente nouvelle ! Nous ne pouvons pas être déçus de constater que ces enfants ont une bonne vue. Cette journée servira d'enseignement aux autorités locales. Aujourd'hui, nous avons peut-être prouvé une conséquence positive du programme de nutrition sur la santé des enfants. C'est formidable"!
D'ailleurs, la journée n'est pas terminée. Ce soir, avec l'aide de ses partenaires, le Ladies Circle et l'Agora Club, Koen donne une conférence à l'hôtel pour présenter l'action d'Eyes for the World. Une occasion de réunir encore une fois la presse et de tenter de lever des fonds pour l'association.
La soirée est un succès. Alors que les derniers invités finissent leur verre de vin de Stellenbosch sur la terrasse, une question me taraude : l'aide internationale est-elle toujours utile ? Est-elle dirigée à bon escient et dans la bonne direction ? Quatre paires de lunettes distribuées pour plus de 500 enfants testés : Eyes for the World n'essaye-t-il pas de répondre à un problème qui n'existe pas ? Les problèmes ne sont-ils pas ailleurs ?
Mais les vérités d'un jour, ne sont pas celles du lendemain ...
La suite des aventures de Martin Boonen avec Eyes for the world en Afrique du Sud la semaine prochaine! Suivez-nous sur Facebook et Twitter #eyesfortheworld #carnetdevoyageafricain
Eyes for the worldwww.eyesfortheworld.beDons via la Fondation Roi BaudouinRetrouvez l'histoire d'Eyes for the World avec Koenraad Van Pottelbergh en page 170 de l'édition de septembre de L'Eventail toujours disponible sur tablette! - Plus d'infos ICI!
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