• HLCÉ

Il y a 50 ans, le serpent monétaire

Bruno ColmantDans le rétroÉconomieSociété

Bruno Colmant

15 June 2022

Serpent monétaire © DR

Il y a cinquante ans, en avril 1972, naissait le Serpent monétaire européen, à ne pas confondre avec le Système monétaire européen (SME), créé en 1979 et qui aboutit à la création de l’euro en 1999.

Le professeur Dr. Bruno Colmant est membre de l’Académie royale de Belgique.

Le professeur Dr. Bruno Colmant est membre de l’Académie royale de Belgique. © DR

L’histoire commence en 1944. Au terme de la Seconde Guerre mondiale, les économistes des pays alliés décidèrent de stabiliser le système monétaire mondial. Ce furent les Accords de Bretton Woods. Dans ce système, le cours de change des différentes monnaies fut mutuellement formulé au travers d’un étalon-or. Toutes les devises, dont le franc belge et le franc français, étaient donc définies par un poids d’or. Mais, dès les années 1960, les avoirs en dollars extérieurs aux États-Unis furent supérieurs à la réserve américaine d’or, remettant en cause la confiance dans le dollar. C’était prévisible : la devise dominante, qui doit assurer la liquidité du système, doit être en expansion et ne peut pas être confinée par un poids d’or. En 1971, le président Nixon suspendit donc la conversion du dollar en or, avant d’affirmer le flottement du dollar en 1973. Il n’y avait pas d’autre solution : les réserves américaines d’or représentaient moins du quart des engagements officiels.

C’est à ce moment que six pays européens décidèrent, sous la houlette du président français Georges Pompidou (1911-1974), de stabiliser leurs cours de change au travers d’un système appelé le Serpent monétaire. Ce Serpent regroupa les six pays fondateurs de l’Union européenne (France, Allemagne de l’Ouest, Italie et Benelux) avant d’être rejoints par les monnaies des trois futurs États membres, le Royaume-Uni, l’Irlande, le Danemark et la Norvège. Le Premier ministre belge de l’époque était Gaston Eyskens.

Serpent monétaire © DR

© DR

Dans ce Serpent, les devises n’étaient pas cristallisées dans un cours de change fixe, mais pouvaient tolérer des fluctuations, les unes par rapport aux autres, de 2,25 %. Malheureusement, les années 1970 furent chaotiques dans un contexte économique épouvantable (choc pétrolier, émergence d’un chômage structurel de masse et embrasement de l’endettement public). Entrée dans le Serpent en mai 1972, la livre sterling le quitta un mois plus tard. En 1973, l’Italie suspendit ses interventions sur le marché des devises, avant que la Belgique, la France, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas ne décidassent de laisser leurs monnaies flotter conjointement par rapport au dollar. Le franc français sortit deux fois du Serpent, en 1974 et en 1976. Au début de l’année 1978, le déséquilibre monétaire était total. Les monnaies européennes durent quitter le Serpent monétaire européen les unes après les autres. En 1979, les pays européens créèrent ensuite le SME.

Vingt ans plus tard, en 1999, les marges de fluctuation des douze monnaies participantes furent resserrées, jusqu’à cristalliser les devises sur leur cours pivot. L’euro était né et remplaça l’écu, une unité de compte européenne mise en service en 1979.

L’Expérience de la nature

Arts & Culture

Grand protecteur des arts et des sciences, l’empereur Rodolphe II (1552-1612) – dont la célèbre Kunstkammer fut considérée comme l’un des plus beaux cabinets de curiosités d’Europe – développa une passion pour l’étude de la nature. Une passion alimentée par les travaux des savants et des artistes réunis à sa cour, comme l’atteste une intéressante exposition du Louvre.

France, Paris

Du 19/03/2025 au 30/06/2025

Publicité

Alpha Credit s'engouffre dans le vide laissé par les banques

Économie & Finances

Un des domaines concomitants à l’investissement, c’est le crédit. Cette mise à disposition de fonds sous forme d’un prêt, consentie par un créancier à un débiteur. Qu’il soit à court, moyen ou long terme, les banques sont généralement les principaux pourvoyeurs de crédit. Tant aux particuliers qu’aux entreprises. Mais ça, vous le saviez ! Et, justement, si nous consacrons cet article au crédit, c’est pour vous présenter une société bien particulière : Alpha Credit (à ne pas la confondre avec la filiale de BNP Paribas Fortis qui porte le même nom).

Tous les articles

Publicité

Tous les articles