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Miser sur le bon cheval...

ÉquitationHLCInvestissement

François Didisheim

22 October 2024

Les investissements alternatifs sont tellement nombreux que presque tout le monde peut y trouver son bonheur. Alors penchons-nous donc sur un placement hyper-alternatif : le cheval. Alors, risqué ou pas, de miser sur l’équidé ? Éléments de réponse avec Didier Krainc, à la tête de l’Ecurie Vivaldi, en Normandie, et Lara de Liedekerke, athlète équestre belge récemment revenue des JO.

De tout temps, l’Homme a côtoyé les chevaux. Pendant très longtemps, les chevaux de trait se sont révélés indispensables à l’agriculture. Il fut une époque où le steak de cheval était un mets classique, même si, de nos jours, nous sommes de plus en plus nombreux à rejeter la viande chevaline. Les temps changent, on le sait, et aujourd’hui, le cheval est principalement présent dans le sport : jumping, dressage, cross, etc… Les disciplines sont nombreuses, nous en avons encore eu l’illustration aux derniers Jeux Olympiques de Paris.

L’héritage culturel de cette relation si intime entre l’Homme et le cheval peut donner des envies d’investir. Mais si vous craquez pour un cheval, il est important de ne pas se lancer seul dans ce genre d’aventure, surtout si vous êtes novice dans le milieu. Nous avons donc discuté du sujet avec Didier Krainc, à la tête de l’Écurie Vivaldi, en Normandie. D’emblée, l’homme se veut clair : « Il est très difficile de gagner de l’argent avec un seul cheval, mieux vaut répartir et mutualiser ». En effet, c’est un milieu où on peut gagner gros mais aussi perdre beaucoup d’argent et très rapidement…

Didier Krainc, à la tête de l’Écurie Vivaldi, en Normandie © DR

Quelques chiffres peuvent aider à comprendre le propos : « Un pur-sang sevré âgé d’un an (appelé yearling) est vendu, en moyenne, autour de 232.000 euros. Ce qui n’est pas rien … Sauf si c’est un grand champion ! Car la dotation de certains Grand Prix peut rapporter beaucoup : celui de l’Arc de Triomphe, par exemple, rapporte 3 millions (!) d’euros au vainqueur. Mais il s’agit là d’un des plus prestigieux prix, et ce n’est donc pas la norme. La moyenne des gains, par course et pour le vainqueur, se situe plutôt entre 30 000 et 40 000 euros, alors que les courses les plus modestes accordent des gains entre 6 000 et 8 000 euros ». Mais ce n’est pas tout : « Une pouliche ou un cheval de renom peut devenir une bonne poulinière (femelle destinée à la reproduction, ndlr) ou un bon étalon, et se monnayer plusieurs millions d’euros ». Ce sont alors les fonctions reproductives du cheval qui font monter les prix, plus que ses performances. « Un étalon réputé va saillir 150 juments de janvier à juin dans l’hémisphère Nord, et 150 autres au Sud, de juillet à décembre. A 200 000 euros la saillie, il aura rapporté 6 millions à son propriétaire » note encore le spécialiste. Ça, c’est pour le bon côté. Mais les risques sont réels : ces montants vertigineux sont loin d’être le cas pour tous. Nous parlons ici d’animaux exceptionnels, qui ont fait leurs preuves et qui sont loin de représenter la majorité des cas. Les embûches, on devrait même écrire ici les obstacles, sont nombreux pour qui voudrait se lancer… sans prendre garde.

Les courses, à York, au Royaume-Uni © DR/Shutterstock.com

En Belgique, peut-on considérer le cheval comme un investissement ? Peut-on gagner sa vie avec un cheval ? À ces questions,  notre championne nationale Lara de Liedekerke répond sans ambage : « Je serais tentée de dire non, clairement. En ce qui concerne les épreuves du concours complet (dressage + jumping + cross, ndlr), nous ne pouvons compter que sur le mécénat. Parler d’investissement financier, c’est compliqué car il faut considérer le cheval comme un athlète à part entière aussi, il n’y a pas que le cavalier. Donc, gagner sa vie en Belgique dans le domaine du cheval reste compliqué. Et ceux qui gagnent leur vie en vendant des chevaux sont rarement les mêmes que ceux qui réussissent au niveau sportif. Comme pour beaucoup de disciplines en Belgique, nous souffrons d’un manque criant de professionnalisme et de soutien. » 

Lara de Liedekerke aux JO de Paris © Manuel Reino/Shutterstock.com

En résumé, investir dans le cheval est certainement une aventure excitante… mais bien incertaine. Donc, si vous êtes à la recherche d’investissements non-conventionnels, vous pourriez y trouver intérêt … à condition d’éviter les pièges et, comme toujours, de vous faire conseiller.

Fusaichi Pegasus, le cheval le plus cher du monde © Coolmore Ireland

Pour terminer, d’après vous, quel est le prix de vente le plus élevé au monde pour un cheval ? Roulement de tambour… Eh bien… on parle quand même de 70.000.000€ ! Rien que ça…  Et c’est un pur-sang qui a été vendu à ce prix-là en l’an 2000, car gagneur de grandes courses et reproducteur en même temps… Le duo gagnant, quoi. Bon, et à ce stade on le comprendra, vous voulez connaitre son nom. Le voici donc : Fusaichi Pegasus. Ce pur-sang a été vendu dans la prestigieuse maison Coolmore Ireland, en Irlande.

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