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Emilie Dequenne : «je me sens plus armée»

Rédaction

01 March 2017

© CineFiles Cineart

Elle joue le rôle de Pauline, une infirmière à domicile, dévouée, auprès de ses patients. Tellement généreuse que le docteur Berthier (André Dussollier), ancien député européen et notable bien connu, lui propose de venir sur la liste d'Agnès Dorgelle (Catherine Jacob), chef du Rassemblement National Populaire aux prochaines élections municipales dans une petite ville du nord de la France. Après «Pas son genre» (2012), Emilie Dequenne retrouve le cinéaste belge Lucas Belvaux dans un «Chez nous» volontairement engagé.


Eventail.be - Comment avez-vous accepté le rôle ? Vous avez hésité ?

Emilie Dequenne - Jamais, pas du tout ! L'aventure de travailler avec Lucas est magnifique. Son regard, son affection pour les personnages et pour les acteurs sont fabuleux. Il m'offrait la possibilité de m'exprimer sur un sujet qui m'est assez viscéral. Il m'est déjà arrivé dans ma vie de me retrouver confrontée à des gens proches que j'aime qui, d'un coup, avaient un discours politique où ils manifestaient leur intention de vote vers l'extrême droite. Cela me semblait tellement inconcevable, cela me faisait tellement mal à l'intérieur. Le principe même de la démarche artistique c'est de s'exprimer à travers son art. Je n'ai jamais choisi mes films autrement qu'en m'écoutant et en allant vers des choses qui me parlent. Le personnage de Pauline me touche en tant que femme, en tant que citoyenne, en tant que mère. Il représente quelque chose d'engagé qui me correspond entièrement.

 
 © CineFiles Cineart


- Ce rôle vous a-t-il changée ?

- Grâce à ce film, je me sens plus armée. Face à des personnes proches tentées par l'extrême droite, je leurs dis de ne pas oublier que tous ceux qui votent pour ce parti sont racistes, antisémites, islamophobes. J'ai été à l'école, j'ai appris l'histoire comme tout le monde. Tous mes arrières grands parents qui m'ont raconté leur vécu, meurtris par la guerre. Ce patrimoine, c'est mes fondations. Je ne peux pas m'imaginer qu'en tant que Belge, Français et Européen, on puisse à ce point-là oublier son ADN.

 
 © CineFiles Cineart

- Vous votez en France ?

- Je n'ai pas pris la nationalité française donc je ne voterai pas pour les présidentielles. Ceci dit, j'ai du mal à comprendre les programmes des candidats. L'extrême droite est un fléau qu'il faut vaincre. Je ne vote pas en Belgique non plus, je n'y vis plus. J'offre ma voix à ma petite sœur, elle en a deux pour elle (rire). J'ai de l'espoir. Cela passe aussi par la jeunesse. Je commence à la maison avec mes trois enfants. Nous discutons beaucoup. J'essaie de faire en sorte que le monde se porte mieux.


«Chez nous» de Lucas Belvaux. Avec Emilie Dequenne, André Dussollier, Catherine Jacob, Guillaume Gouix. Sortie le 1 mars 2017.

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