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L'incroyable vitalité du cinéma asiatique

Rédaction

22 April 2016

© FEFF18

[caption id="attachment_16133" align="alignnone" width=""]Fatal Intuition de Jun-hyung Yun projeté samedi. C'est une première internationale pour ce thriller psychologique sud Koréen [/caption]Il y a bientôt vingt ans que, grâce au conseil d'un ami français, j'ai découvert le Festival d'Udine. Ma passion pour ce rendez-vous du cinéma asiatique ne s'est jamais démentie. Au fil des années, Udine est devenu mon festival favori. Cela tient d'abord à sa place unique dans le paysage cinématographique européen. S'il y a ici et là des manifestations plus modestes dédiées à l'Asie, aucune ne peut rivaliser avec la cité frioulane pour ce qui est de la richesse et de la variété du programme.

Udine a une identité bien spécifique: dès le départ, l'idée des organisateurs a été de montrer tous les aspects du cinéma d'Extrême-Orient, sans aucune exclusive. Donc on trouvera ici aussi bien du cinéma d'auteur (exemple, cette année, le passionnant Kiyoshi Kurosawa - aucun lien avec le défunt réalisateur homonyme de Rashomon), que des thrillers, des comédies, des films de fantômes (très prisés des publics thaïlandais ou indonésiens) ou des drames psychologiques. Ce qui est célébré à Udine, c'est le cinéma populaire – c'est-à-dire celui qui plaît au public local de Hong Kong, de Manille ou de Jakarta. Il se trouve de surcroît que ce Far East Film Festival se tient dans une petite ville charmante, heureusement épargnée par le tourisme de masse, et dont j'apprécie chaque année le côté intime: à la différence de Cannes, Venise ou Berlin il n'y a aucune barrière entre les artistes et le public, et à la sortie d'une projection on peut bavarder aisément avec les réalisateurs, les acteurs et les producteurs.

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J'ai fait route tout à l'heure, débarquant de l'aéroport de Venise (la ville des Doges est à moins de 100 km) avec un jeune metteur en scène sud-coréen dont le film Fatal Intuition passe ce samedi. Ce qu'il m'en a raconté avait de quoi piquer la curiosité... L'auteur de la sélection sud-coréenne, Darcy Paquet, avec qui je partageais la voiture, me racontait qu'il a eu du mal à sélectionner les productions de ce pays, tant la qualité des œuvres récentes est impressionnante (j'ai compté pas moins de 14 films sud-coréens dans cette 18e édition). Dans l'ensemble, l'affiche du festival 2016 a de quoi donner le vertige. En neuf jours, quelque 77 films seront présentés, dont 50 en compétition. Là encore, il y a un côté sympathique: la récompense la plus prisée est le Prix du Public: il y a bien, en parallèle, un jury de professionnels mais au fil des années je me suis aperçu que ce qui compte vraiment c'est l'approbation des spectateurs locaux.

La soirée inaugurale commence précisément avec un long métrage tourné au pays du Matin Calme: The Tiger de Park Hoon-jung, un récit épique sur un chasseur de tigres, situé dans la célèbre montagne de Jirisan en 1925. On enchaîne aussitôt après avec le comeback à Udine d'une légende du cinéma hongkongais: Johnnie To – déjà maintes fois fêté ici - apparaîtra sur la scène pour la première européenne de Trivisa, une histoire de gangsters dont il est le producteur, et qui présente la singularité d'avoir trois réalisateurs (ils avaient tous trois gagné à Hong Kong une importante compétition consacrée au court métrage). En sortant de là, je ne manquerai pas de célébrer l'ouverture du festival avec quelques verres du délicieux vin rouge local, complètement inconnu chez nous, le Schiopettino. Salute!

Et à la semaine prochaine pour d'autres nouvelles d'Udine...

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