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Beatrix Bourdon, cheffe d’orchestre de la Brafa

Art NouveauBrafaFoireHeysel

Gwennaëlle Gribaumont

20 December 2022

Managing Director de la Brafa, Beatrix Bourdon a rejoint l’équipe de la foire il y a trente ans. Trois décennies durant lesquelles la foire a bien grandi. Sa directrice aussi. C’est sur le terrain qu’elle a tout appris. Rencontre.

L’Éventail – Cette année est particulière : cela fait trente ans que vous travaillez pour la Brafa. Comment s’est déroulée votre arrivée ? 
Beatrix Bourdon – Diplômée en histoire et en politique internationale, j’ai d’abord travaillé dans le secteur des ventes de prestige avant de présenter ma candidature, en 1992, au poste de responsable de la Foire des Antiquaires de Belgique (rebaptisée bien plus tard Brafa). J’avais compris que l’équipe en place cherchait un homme. Ce critère de sélection, misogyne à souhait, m’a donné l’envie irrésistible de postuler… Et j’ai été engagée. C’est de cette façon que l’aventure a commencé. J’avais vingt-sept ans.

– Aviez-vous conscience de l’énorme responsabilité que vous alliez endosser ?
– Je ne mesurais certainement pas tout ce que j’allais être amenée à réaliser. Mais j’étais jeune et débordante d’enthousiasme et de volonté. La foire, constituée en ASBL depuis toujours, avait des moyens très limités. Au départ, j’étais assez seule à la barre. J’ai dû rapidement apprendre les différents aspects liés à l’organisation d’un tel événement : la publication d’un catalogue, la composition d’un plan de sol, l’organisation d’une conférence de presse, les budgets, la sécurité, les relations avec les exposants, les conseils d’administration, la publicité, le sponsoring… Je dois énormément au président de l’époque, Christian de Bruyn. Avec beaucoup de patience, il m’a tout appris. Finalement, faire une foire, c’est comme réaliser un puzzle : il faut que les 20 000 pièces s’imbriquent parfaitement !

“Faire une foire, c’est comme réaliser un puzzle : il faut que les 20 000 pièces s’imbriquent parfaitement !”

– La Foire des Antiquaires de Belgique fonctionnait-elle, à vos débuts, très différemment ?
– C’était une tout autre époque. La première édition à laquelle j’ai participé réunissait seulement une quarantaine d’exposants au Palais des Beaux-Arts. En terme de moyens, nous mettions en page le catalogue à partir de diapositives envoyées par la poste, avec des légendes écrites à la main… La communication était bien différente, elle aussi. Nous n’avions ni site internet, ni téléphone portable, ni e-mails… Il y avait un côté artisanal qui ne manquait pas de charme. Aujourd’hui, la foire s’est largement développée. Elle a progressivement acquis une dimension internationale et l’équipe s’est renforcée. Mais cette expérience assez panoramique a été une vraie valeur ajoutée : elle me permet aujourd’hui d’intervenir et d’aider facilement à tous les niveaux de l’organisation.

– Vous retrouvez votre positionnement sur le calendrier mais dans un nouveau lieu, Brussels Expo. Une adresse que vous avez pu juger lors de l’exceptionnelle Summer Edition de juin dernier. Comment envisagez-vous le prochain rendez-vous (du 29 janvier au 5 février 2023) ?
– Avec beaucoup d’optimisme ! L’expérience de la foire en été nous a beaucoup appris. Nous quittions Tour & Taxis avec quelques appréhensions, mais nous avons rapidement été rassurés en observant que le déménagement était accueilli de manière très positive, tant par les visiteurs que par les exposants. En janvier, nous nous installerons dans les halls 3 et 4 du Heysel. Nous passons également d’une surface de 16 000 m2 (en juin) à 21 000 m2. Cela nous donne l’occasion de proposer aux galeries des espaces plus grands, des stands dans lesquels elles pourront s’exprimer plus librement. Pour les visiteurs, ce sera l’occasion de découvrir la foire plus grande que jamais, mais à taille humaine !

– Cette année, vous renouez avec une ancienne tradition : la mise en valeur d’une thématique.
– En effet. Depuis 2008, nous avions délaissé l’ancrage thématique pour aborder la foire à travers le regard d’un invité d’honneur. Les quatre dernières années ont été associées à des artistes contemporains. Cette année, nous renouons avec notre tradition en valorisant un thème. Soutenant l’ambition de la Région bruxelloise de faire de Bruxelles la capitale internationale de l’Art nouveau, la Brafa met naturellement l’Art nouveau à l’honneur. Nous avons établi des partenariats avec le Musée Horta, la Fondation Roi Baudouin et un collectionneur privé, Jonathan Mangelinckx, pour pouvoir exposer des œuvres phares de ce courant.

– Avec l’arrivée remarquée ces dernières années de l’art contemporain, l’éclectisme fait-il encore partie intégrante de l’ADN de la foire ? 
– C’est très certainement l’une de nos priorités. Nous restons persuadés qu’en mêlant des enseignes spécialisées dans des disciplines différentes, nous atteignons un double objectif. Nous permettons à des collectionneurs ou des amateurs de s’intéresser à des domaines vers lesquels ils ne seraient peut-être pas allés. Aussi, nous sommes convaincus que ce mélange des genres permet de valoriser les objets exposés en créant des dialogues inattendus. Dans les foires strictement d’art contemporain ou d’art ancien, les œuvres ne ressortent pas de la même manière. Ici, ce n’est pas le cas. Ce choix de diversifier l’organisation des allées donne à chaque stand un caractère plus singulier.

– La prochaine édition sera-t-elle marquée par quelques nouveautés ?
– Nous avons toujours tenté d’améliorer la qualité de la foire sans jamais créer de véritable révolution. Depuis trois ou quatre ans, nous travaillons à réduire notre empreinte écologique. Presque tout ce que nous employons est recyclé, à l’image du tapis réalisé au Danemark à partir de fils de pêche et de bouteilles recyclées. Même réflexion du côté des sacs que nous faisons confectionner à partir de coton bio. Le facteur écologique oriente à présent tous nos choix de fournisseurs.

– Cheffe d’orchestre de la Brafa est un poste qui apporte son lot de responsabilités. Quelles sont les qualités indispensables pour un tel métier ? 
– Les deux premières sont certainement la flexibilité et une bonne résistance au stress (les problèmes de toutes natures sont courants). Il faut aussi pouvoir dire non aux demandes excessives des exposants tout en restant le plus agréable possible. Mais généralement, tout se passe bien car ils sont conscients que l’on fait au mieux, dans leur intérêt. C’est du moins tout ce que je souhaite à chaque édition de la Brafa : que les exposants soient heureux et que les visiteurs en ressortent éblouis.

Palindrome : mountaincutters & Rui Calçada Bastos

Arts & Culture

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Du 26/09/2024 au 28/11/2024

Informations supplémentaires

Foire

BRAFA

Dates

Du 29 janvier au 5 février 2023

Adresse

Brussels Expo – Heysel
Palais 3 & 4 (entrée)
Place de Belgique 1
1020 Bruxelles, Belgique

Horaire

Tous les jours de 11h00 à 19h00
Nocturne le jeudi 2 février de 11h00 à 22h00

Billetterie, Site & Instagram

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