Rédaction
29 March 2016
Cet élève de Martin de Vos travaille d'abord pour de nombreuses églises de Bruxelles avant de d'entrer au service des archiducs Albert et Isabelle. Personnage important sur l'échiquier artistique de l'époque, Hendrick De Clerck sera chargé de diffuser par le dessin et la peinture un programme politique à la mesure de l'ambition de nos gouverneurs, véritablement aux marches des trônes d'Europe. Ces derniers briguent en effet le titre impérial et vont se servir des scènes mythologiques et religieuses du ci-devant pour affirmer la splendeur de leur cour mais aussi pour distiller avec habileté un message subliminal de propagande. L'exposition a d'ailleurs été organisée de façon à décrypter ces compositions aux couleurs recherchées qui, stylistiquement, s'inscrivent dans le sillage de la cour habsbourgeoise de Prague.
Hendrick De Clerck, Cere, Vénus et Bacchus, s.d., collection privée © Haboldt & Co, Paris-New-York |
Précise et toute en finesse, la touche d'Hendrick De Clerck le rapproche parfois de Johann Rotenhammer avec des envolées maniéristes au niveau des plis fouillés, des attitudes corporelles et du modelé luisant des chairs, traitées si différemment que ne le faisait Rubens. Les commissaires ont sollicité les musées mais ont aussi obtenu nombre de prêts de marchands et de collectionneurs privés, ce qui rehausse encore la qualité de l'événement. La recréation d'un cabinet de curiosités, des oeuvres de Bartholomeus Spranger, d'Otto Van Veen ou de Jan II Breughel nous replongent dans une époque fascinante de l'histoire des Pays-Bas espagnols.
Musée MPublicité