Christophe Dosogne
24 January 2022
Réalisées ces dernières années ou à la suite des tragiques explosions du 4 août 2020, entre désespoir et douceur, exils et nouveaux ancrages, les œuvres signés de ces artistes libanais tracent quelques futurs possibles. Pays de légendes et de mythes, où 5000 ans d’histoire se sont écrits, tout au long de son histoire point névralgique des relations entre le monde arabe et l’Occident, le Liban traverse depuis sa création des périodes troubles. Sa position stratégique, à l’origine de son prestige, est également une source de convoitise et de destruction. Depuis quelques années, le pays, qui s’était relevé d’une longue guerre civile et de plusieurs guerres successives, connaît une crise économique et sociale sans précédent, auxquelles est venu s’ajouter, à l’été 2020, le souffle de l’explosion du port de Beyrouth qui a entièrement dévasté la ville, faisant des centaines de morts et des centaines de milliers de blessés et de délogés.
Christine Safa, L’Impression du soleil – Toutes les pierres sont chaudes, 2020. © Christine Safa
Renaître de ses cendres
Aux côtés des artistes, largement touchés par l’événement, la Fondation Boghossian, active au Liban depuis des décennies, a choisi de leur donner la parole dans cette exposition qui envisage les possibilités d’un avenir différent. Pour ce faire, elle explore le spectre des pratiques et des réactions des artistes face à ces dernières années de débâcle, l’événement de l’explosion et ses conséquences sur le peuple et sur la ville, dont les quartiers en ruine sont autant de témoignages. Confrontés aux pénuries massives, à la dissolution du service public, à la dévaluation, aux conflits aux frontières, au traumatisme prégnant d’un peuple à bout de souffle et rongé par la colère ou le désespoir, les artistes, nés ou ayant vécu au Liban, ont créé des œuvres en relation directe ou indirecte avec la situation de ces dernières années. Ici, entre désespoir et douceur, exils et nouveaux ancrages, s’expriment, entre autres, Ayman Baalbaki, Mounira Al Solh, Ziad Antar, Ali Cherri, Chafa Ghaddar, Rayyane Tabet, Raed Yassin ou Lamia Ziadé.
Exposition
How will it end ?
Adresse
Villa Empain – Fondation Boghossian
Av. Franklin Roosevelt 67, 1050 Bruxelles
Dates
Jusqu’au 06.02
Sur internet
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