Rédaction
30 October 2015
Suspendue dans le hall des Musées royaux des Beaux-Arts, l'installation Space Walk de Yinka Shonibare (né en 1962) invite les visiteurs à réfléchir, le nez levé et le sourire aux lèvres, devant les enjeux de notre monde, devenu village global depuis quelques décennies. De part et d'autre d'une réplique bricolée de la navette Apollo 13, deux astronautes flottent dans l'espace, revêtus de combinaisons bariolées. Les tissus, conçus par l'artiste lui-même, revisitent les batiks d'inspiration javanaise que l'Afrique subsaharienne se réappropria par l'intermédiaire des marchands hollandais.
Ainsi Shonibare remet-il en question le développement de la conquête spatiale en nous plongeant dans un programme africain fictif. Avec humour, l'artiste britannico-nigérian nous soumet aussi l'image d'un avenir possible où l'Afrique participerait à son tour aux rêves et aux défis réservés jusque-là aux principales puissances économiques occidentales. L'œuvre clôt avec panache l'exposition 2050. Une brève histoire de l'avenir, basée sur l'essai éponyme de Jacques Attali.
Dernier détail cocasse : la référence même à la navette Apollo 13, cette mission spatiale américaine qui faillit coûter la vie à trois astronautes en avril 1970. L'expression nonchalante "Houston, we've had a problem" a depuis fait le tour du monde et du langage commun. Un clin d'œil pince-sans-rire de l'artiste, sans aucun doute...
Ne manquez pas 2050. Une brève histoire de l'avenir en page 37 de l'édition de novembre (dès à présent disponible sur tablette et en librairie).
2050. Une brève histoire d'avenirPublicité