François Didisheim
03 December 2024
Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) trouvent leurs origines à l’époque de l’annexion des territoires de l’actuelle Belgique par la France, à la fin du XVIIIe siècle. En 1801, Bonaparte signe l’Arrêté Chaptal, créant 15 musées départementaux dont un à Bruxelles. Plusieurs œuvres, dont certaines prélevées au Louvre, sont alors envoyées à Bruxelles. Mais c’est en 1830, lors de l’indépendance de la Belgique, que les MRBAB connaissent un nouvel engouement, encouragé par un soutien accru de l’État belge. Ce dernier souhaite promouvoir une culture nationale (certains de nos élus actuels feraient bien de s’en inspirer d’ailleurs…) et renforcer l’identité artistique du pays.
Kim Oosterlinck, directeur général des MRBAB © Hatim Kaghat
C’est en 1927 que divers musées changent d’appellation pour devenir les MRBAB. Aujourd’hui, on retrouve sous cette appellation six lieux de culture indispensables : le Musée d’Art Ancien, le Musée d’Art Moderne, le Musée Wiertz, le Musée Meunier, ainsi que les Musées Magritte et Fin-de-Siècle.
À propos des collections de ces musées, on parle souvent de patrimoine d’intérêt public : une notion importée, comme beaucoup d’autres ayant trait à l’art, de France. Il s’agit d’un concept qui a transformé les pratiques de conservation. Avant cette période, les œuvres d’art appartenaient principalement à la noblesse et au clergé, rendant leur accès au public rare. Avec la révolution et ses idéaux est apparue l’envie de centraliser et de protéger ces œuvres dans des institutions publiques, sous l’égide de l’État. D’où la création, en Belgique, des MRBAB, devenus garants du patrimoine national. Les musées sont alors devenus des espaces où la mémoire collective est préservée à travers le patrimoine collectif.
Le Musée Magritte fait partie des MRBAB © Photo News
Mais il n’y a pas que la conservation qui compte, il y a aussi une idée de transmission derrière la création des MRBAB. Une mission qui se traduit en une multitude d’initiatives. Des expositions temporaires, des ateliers et des conférences permettent de contextualiser les œuvres, de stimuler la curiosité du public et d’encourager un accès plus interactif au patrimoine. Primordiales, les visites scolaires, les programmes éducatifs et les activités culturelles pour les jeunes, jouent aussi un rôle majeur dans l’éducation artistique et patrimoniale en Belgique.
Les MRBAB ont aussi été pionniers en développant des programmes visant à proposer des visites adaptées à chaque public grâce à l’initiative du “Musée sur Mesure”. Enfin, les MRBAB s’ouvrent au monde en rendant progressivement leur collection accessible en ligne. Ce qui permet à un public, qui ne se déplace par forcément dans les musées, de découvrir lui aussi le Patrimoine artistique, riche et varié, de notre Royaume.
Newsletter Lobby du 29 novembre 2024, rédigée par Charles-Albert de Romrée et François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez la revue des cercles du pouvoir, ici
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