Rédaction
08 August 2016
Plombé par la mort de Lady Di le 31 août et par la dernière émission, la veille, du Club Dorothée, un programme culte pour toute une génération, l'été 1997 n'aurait pu être qu'un immense gâchis si un duo de Versailles, à Paris, n'avait pas décidé de réinventer notre façon de danser sur le dancefloor. Un pari pourtant loin d'être gagné quand on connaît le côté répétitif de la chanson (les seules paroles du single, « Around the World », sont répétées 144 fois pendant le morceau, et 80 fois sur la version radio) et l'étrangeté de son clip.
Réalisé par Michel Gondry (réalisateur d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind et L'écume des jours), celui-ci matérialise les cinq instruments utilisés lors de l'enregistrement par une catégorie de personnages. Ainsi, les athlètes symbolisent les basses, les nageuses incarnent les synthétiseurs, les squelettes sont les guitares, les robots le vocoder et les momies représentent la boîte à rythmes. Le tout selon une chorégraphie de Blanca Li, entourée pour l'occasion de différents breakdancers et danseurs classiques. C'est à la fois étrange et fascinant, DIY et parfaitement millimétré, mais cela symbolise surtout la soif d'expérimentation de ce duo casqué qui compte bien changer la donne à une époque où la brit-pop est sur le déclin, où le hip-hop vient de voir ses deux grandes figures tombées sous les balles (Tupac en 1996, Biggie en mars 1997) et où les musiques électroniques ne demandent qu'à attraper l'auditeur par les hanches pour mieux l'épuiser sur la piste de danse.
D'autres titres, figurant sur Homework, le premier album des Daft Punk, incitent tout autant à la débauche (« Rollin' & Scratchin' », « Burnin' » ou encore « Da Funk » son riff distendu), mais c'est bien « Around The World », dont la ligne de basse rappelle étrangement celle de « Good Times » de Chic, qui marque définitivement les esprits, grimpe jusqu'à la cinquième place du Top 50 français et s'impose comme le tube le plus fascinant de l'été 1997, voire des trente suivants.
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