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Meskerem Mees : Les idées folk

Belgian BandInterviewMusique

Maxime Delcourt

19 October 2022

Plutôt que de parler de la nouvelle scène locale, Eventail.be a décidé de donner la parole à ceux qui secouent le paysage musical belge. Ainsi de Meskerem Mees, 23 ans, qui semble composer une musique d’un autre temps, nourrie par la folk des pionniers du genre et une sensibilité qui, à chaque refrain, fait mouiller les yeux. Depuis Gand, où elle a grandi et vit toujours, la songwritrice se charge des présentations.

Eventail.be – Vous êtes encore très jeune. À quel moment avez-vous réalisé que vous aviez besoin d’écrire, composer et chanter vos propres chansons ?
Meskerem Mees – Au début, je ne jouais mes chansons que pour moi-même. C’était pour moi un moyen de m’aider à faire face à beaucoup de choses : grandir, gérer ma tristesse, les aléas de la vie, etc.

– Sachant cela, on se dit que la première fois où vous avez dû chanter devant un public a dû être une épreuve difficile…
Oui, beaucoup. Mais heureusement, il n’y avait pas beaucoup de gens qui écoutaient ce que je faisais au début (rires).

– Votre musique a cette capacité d’être à la fois lumineuse et mélancolique. Pensez-vous avoir le même genre de personnalité, être de ces personnes qui changent d’humeur facilement ?
Je pense que c’est l’essence même de l’être humain : personne n’est jamais qu’une seule chose. On ne peut pas toujours être heureuse, ni être toujours triste, sinon nos émotions seraient complétement faussées. Cela dit, je dirais que je suis quand même plus attirée par la mélancolie que par la luminosité.

© Anneke D'Hollander

– Est-ce à dire que vous n’écrivez pas lorsque tout va bien dans votre quotidien ?
C’est vrai que je n’ai absolument pas le réflexe d’écrire une chanson lorsque je suis heureuse… C’est très étrange, mais ça prouve néanmoins que ma musique est plus mélancolique que je ne le suis réellement.

© Anneke D'Hollander

– Votre nouvel EP, Caesar, sort un an à peine après l’album Julius : pourquoi avoir eu besoin de revenir si vite ?
Je ne parlerais pas à proprement parler de “retour” au sujet de Caesar. Cet EP, c’est avant tout une collection de titres qui n’ont pas été retenus sur l’album. D’où le nom… Non pas que ces chansons sont moins bonnes : c’est juste que les deux dernières années ont été très mouvementées pour moi et que j’ai beaucoup de choses à écrire.

– Pour annoncer l’EP, vous avez choisi Best Friend en tant que premier single. J’imagine que ce morceau doit avoir une signification particulière…
La plupart du temps, je n’ai pas vraiment d’opinion sur les titres qui deviennent des singles et ceux qui ne le deviennent pas. Pour tout dire, j’ai même l’impression que presque toutes mes chansons ont le potentiel d’un single, ne serait-ce que parce qu’elles sont toutes relativement courtes et qu’elles vont droit au but. Quant à Best Friend, c’est un regard posé sur ma difficulté à me lier aux autres.

© Anneke D'Hollander

– D’où, peut-être, votre volonté de toucher les gens à travers votre musique ?
Tout à fait. Maintenant que j’ai une plateforme et un public, j’ai compris que des gens s’identifient à moi et à mes chansons. Certes, la plupart des gens aiment et écoutent ma musique simplement parce qu’elle est facile à entendre. Il n’y en a que quelques-uns qui font allusion à mes paroles après un concert, mais ça me va très bien. Bien sûr, je suis parfois un peu triste de constater qu’une partie du message se perd, mais il faut accepter l’idée qu’une chanson ne nous appartient plus une fois qu’elle est publiée.

– La folk est une musique très codifiée. Les normes, les traditions, l’héritage des plus grands : tout cela vous convient ou vous aimeriez, au contraire, amener cette musique vers d’autres horizons ?
Je n’ai pas l’impression de m’inscrire volontairement dans une tradition. Je fais simplement ce que je fais tout en m’amusant. Vous savez, je ne suis pas le genre de personne qui a de grands projets et d’énormes ambitions. Je me contente d’exister et de prendre du plaisir avec la musique. Peut-être que je ferai évoluer mon univers, peut-être que non. Mais ce dont je suis sûr, c’est que je vais continuer à profiter et à composer des morceaux.

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