Maxime Delcourt
04 November 2020
Eventail.be - Depuis Scénarios en 2015, vous n'aviez rien sorti en dehors de vos projets au sein de L'Or Du Commun. Qu'est-ce qui a motivé l'enregistrement de Serein ?
Primero - Ces dernières années, l'envie de sortir des projets en solo ne m'a pas lâché, j'ai d'ailleurs bossé sur plein de petits projets aux côtés de diverses personnes. Là, Serein me permet de revenir avec un format court, quelque chose qui me permet de tâter le terrain. J'avais pas mal de morceaux en stock et je trouvais que ces cinq-là pouvaient aller ensemble, dans le sens où ils racontent quelque chose de commun sur ces derniers mois : l'impression de tourner en rond, les relations de couple et notre rapport au temps qui ont été mis à dur épreuve pendant le confinement.
© Primero |
- Ça change quelque chose pour vous d'évoluer sans vos partenaires de jeu habituel ?
- C'est un exercice intéressant, qui n'est ni plus facile, ni plus difficile. Disons qu'avec L'Or du Commun, je peux me contenter, entre guillemets, de faire un tiers du travail, dans le sens où le reste sera complété par Loxley ou Swing. Mais la vie de groupe est telle qu'il est parfois difficile de cumuler les goûts et les mélodies de chacun, il faut savoir faire des compromis, là où un projet solo permet de mener un projet comme on l'entend, de A à Z. Après, c'est sûr, il y a trois fois plus de travail et de matière à créer, mais c'est excitant également.
- Le fait d'écrire sur des productions nettement plus mélodieuses que par le passé, ça a changé quelque chose dans votre manière d'approcher l'écriture ?
- La mélodie, c'est un peu nouveau dans ma musique, elle est surtout arrivée sur les deux derniers projets de L'Or du Commun. Du coup, mon écriture s'est peu à peu simplifiée. Bien sûr, je cherche toujours des phrases qui marquent, j'aime les belles formulations, mais j'ai fini par comprendre qu'il fallait que j'aère parfois mes textes. Par le passé, ils étaient parfois très denses, et ça pouvait les rendre difficiles à digérer.
- J'ai l'impression qu'un producteur comme PH Trigano a également été très important dans la réalisation de cet EP ?
- On s'est rencontré il y a deux ans sur une date en Suisse aux côtés d'Ichon. On s'est bien marré, on a fait l'after ensemble et on a fini par se retrouver à Bruxelles pour mon projet. Il sait jouer de tous les instruments, m'a fait tout un tas de suggestions pertinentes et ça m'a clairement aidé. Surtout, c'est un gars super, avec qui j'ai un vrai bon feeling. D'ailleurs, il sera présent sur le prochain album de L'Or du Commun.
SEREIN EP disponible ce soir à minuit J’ai reçu beaucoup de messages de votre part ces deux derniers jours, ça fait...
Publiée par Primero sur Jeudi 13 août 2020
- Il paraît que ce disque est déjà fini...
- Pour tout dire, on attend d'en savoir davantage sur les évènements de ces prochains mois pour savoir quand le sortir pour que l'on puisse le défendre sur scène dans la foulée. Actuellement, les concerts sont presque impossibles, donc on préfère attendre le bon moment. Pareil pour mon album solo, sur lequel je suis en train de bosser en Bretagne. Je ne m'arrête jamais vraiment, en réalité.
- Est-ce facile pour un artiste comme vous, à la fois indépendant et inscrit dans le paysage actuel grâce à votre travail en groupe, de produire un tel album ?
- On fait avec les moyens du bord : je bénéficie de l'aide de mon label, La Brique, j'ai le droit à quelques subventions et j'utilise un peu de mes fonds propres, comme pour la réalisation du clip de « Promenades ». C'est vrai que, derrière l'aspect créatif, il y a toujours cette question : est-ce que j'ai le budget à disposition pour aller au bout de mes idées ? Ces problématiques financières ne doivent pas prendre le dessus sur la création, mais elles sont à garder en tête malgré tout.
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