Maxime Delcourt
26 July 2018
Si Stromae se fait plus discret depuis la publication de Racine Carrée en 2013, chacune de ses sorties n'en reste pas moins un événement : il y a eu la collaboration avec Disiz, celle avec Caballero & JeanJass ou BigFlo & Oli ou encore Défiler, composition de presque dix minutes réalisée pour le défilé de sa marque, Mosaert. Mais il y a surtout eu La Pluie sur le troisième album d'Orelsan (La fête est finie) : un single dont le refrain commence par « toujours autant de pluie chez moi » et qui, a priori, n'a donc rien d'un tube de l'été, mais dont il semble pourtant impossible de se débarrasser.
Il faut dire que la fusion entre les deux artistes se révèle particulièrement efficace, que le refrain semble taillé pour séduire les foules et que les deux comparses ont fait preuve d'une rare abnégation pour aboutir au résultat souhaité. « La Pluie date de son projet Racine carrée, en fait, précise Orelsan dans une interview aux Inrockuptibles. Paul (Stromae – ndlr) avait fait l'instru, le refrain et on avait fait des couplets ensemble. Il trouvait que ça ne rentrait pas trop dans l'esprit de son disque à l'époque. Quand je suis allé en Belgique pour bosser avec lui, on s'est dit qu'il y avait toujours ce morceau qui traînait. On a réécrit les couplets et on a actualisé certaines parties. C'est vraiment un musicien de ouf ».
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Plus qu'un simple « bonus » sur La pluie, Stromae est en effet à la production du morceau et en a même réalisé le clip avec son collectif, Paul, Luc & Martin. Dans celui-ci, esthétiquement très fort, on voit notamment les deux comparses se tenir au chaud sous l'arrêt de bus « Beau-Soleil », se balader dans les allées d'un supermarché en canoé pneumatique et prendre le soleil dans des cabines d'UV artificiels. Une façon pour eux de se moquer avec ironie du mauvais temps régulier de leurs villes respectives (Bruxelles et Caen) ? Une façon, surtout, de signifier que les ciels vierges de tous nuages ne sontt pas une fin en soit : « J'aurais jamais pensé que le mauvais temps finirait par me manquer », balance même Orelsan.
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