Maxime Delcourt
07 August 2018
Donald Glover, l'homme derrière le projet Childish Gambino, n'a rien d'un jeune premier : pour les sériephiles, il restera à jamais l'interprète des personnages d'Earn et de Troy Barnes dans Atlanta et Community ; tandis que les cinéphiles l'identifient de plus en plus clairement depuis que l'Américain enchaine les rôles dans des grosses productions hollywoodiennes (Seul sur Mars, Magic Mike XXL, Spider-Man, Solo: A Star Wars Story). Côté musique, Childish Gambino, ce n'est pas mal non plus : deux albums hip-hop entre 2011 et 2013 (Camp et Because The Internet) et un troisième qui sape très clairement les catégories, mélangeant sans jamais se poser de questions le rap au rock, l'électro et le r'n'b, pour un résultat que l'on qualifiera faute de mieux de soul rétro-futuriste, quelque chose qui doit autant à Funkadelic qu'au Prince de la fin des années 1970.
Mais Childish Gambino en 2018, c'est surtout « This Is America », tube étrange (car sans véritable refrain) mais parfaitement entêtant et captivant, porté notamment par un clip viral dévoilé en mai dernier sur le plateau du Saturday Night Light : trois mois après sa sortie, ce petit bijou visuel, sorte de plaidoyer en faveur des Afro-Américains où la violence se joue en arrière-plan (comme une métaphore pour se moquer de l'hypocrisie du gouvernement américain ?), compte ainsi plus de 320 millions de vues sur YouTube. C'est bien évidemment énorme (« This Is America » est même l'une des vidéos les plus regardées de l'histoire de YouTube), et ça entraine donc son lot de controverses (un rappeur américain reproche à Childish Gambino de plagiat...) et de parodies. À l'instar de cette vidéo de l'artiste nigérian Falz où, derrière l'humour propre à toute parodie, le rappeur passe en revue les problèmes de son pays, gangréné par la violence, la pauvreté, la criminalité et la corruption.
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