Thomas de Bergeyck
08 February 2023
Imaginez-vous une seconde à sa place : vous préparez votre valise pour une destination soleil, micro-paradis des Antilles néerlandaises où l’exotisme est un art de vivre. Les petites tenues, plutôt légères mais pas trop – c’est un séjour officiel -, le plaisir d’être avec papa et maman et la joie autrement plus dissimulée d’être entourée de caméras et d’appareils photo. Et avec eux, une planète d’internautes frustrés derrière leur écran, à l’affût du moindre faux pas. Lorsqu’il n’y en a pas, la solution de facilité, c’est le physique.
© Bestimage/Photo News
La jeune Amalia n’y fait pas exception. Son physique “épanoui” a toujours fait partie de sa personnalité. Elle est faite comme sa grand-mère, ex-reine du royaume. C’est comme cela. On appelle cela la génétique. Il faut en tenir compte, et composer avec une réalité pas toujours simple lorsque l’on sort de l’adolescence. Voilà qui n’a pas manqué : les journaux, durant son séjour ont terni le moment de Unes peu flatteuses : la princesse plus size, un physique “hors-norme”, “grande taille” et autres “vraie femme”. Féministes, restez calmes. Nous sommes tous d’accord : ces manchettes sont une honte au métier, mais plus largement une gifle aux femmes. Qui plus est lorsqu’on a 19 ans, et que l’on s’apprête d’ici quelques années à assumer un rôle exigeant.
© Bestimage/Photo News
À dire vrai, les clichés de ce voyage montrent une jeune fille plutôt à l’aise, au sourire ravageur, n’hésitant pas à poser pour les objectifs. Bref, d’apparence bien dans sa peau. Amalia est entourée par les souverains, avant tout parents et qui sont les premiers spectateurs d’une jeune femme dont la vie n’est pas simple. Héritière du trône, elle doit également affronter un quotidien marqué par la surprotection policière : car Amalia est victime de menaces opérées par la mafia néerlandaise. Elle est contrainte de vivre enfermée chez elle, loin de ses camarades d’université et de leur vie insouciante.
© Bestimage/Photo News
J’avoue volontiers avoir été ulcéré par ces commentaires qu’Amalia, forcément, aura vue passer sur les réseaux sociaux. J’imagine la jeune fille scrollant les articles et autres forums qui parlent d’elle. Est-on armé, à 19 ans, pour affronter pareil opprobre ? Heureusement, Amalia semble être une femme forte. Et pleine d’humour aussi. En visite dans une fabrique de savon à base d’aloès sur l’île d’Aruba, Amalia s’est gentiment moquée de son roi de père qui demandait aux artisans locaux ce qu’était un gommage. « M’enfin papa, tu vis avec quatre femmes à la maison et tu ne sais pas ce qu’est un gommage ? ». Une impertinence drolatique mâtinée d’une répartie cinglante, qui va l’aider, à n’en point douter, à dresser des murailles contre la bêtise.
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