Christophe Vachaudez
14 March 2024
Avant de débuter sa mission, l’épouse du roi Philippe a été reçue par le président Alassane Ouattara. Elle a ensuite enchaîné les visites se rendant lors du premier jour à l’ONG Cavoequiva. Basée à Adjamé, cette association qui lutte contre la traite des femmes héberge pour l’heure 68 victimes mineures dont l’éducation et les soins sont pleinement assurés. Après plus de dix ans d’existence, on compte près de 1200 femmes et filles qui sont passées par ce centre.
La reine Mathilde et Dominique Ouattara © Philip Reynaers/Photonews
Plus tard, c’est en compagnie de la première dame Dominique Ouattara que la Reine a rencontré des mères et des nouveau-nés pris en charge par l’hôpital de Bingerville, dans la banlieue d’Abidjan. En fin de journée, des femmes entrepreneurs et des étudiants engagés dans le développement durable attendaient la Reine à l’Université Félix Houphouët-Boigny, du nom de ce président qui gouverna le pays durant plus de 33 ans. Carole van Eyll, ambassadrice de Belgique, avait organisé une réception en l’honneur de la Reine pour clôturer en beauté cette première journée.
© F.Andrieu/Agencepeps
Le lendemain, la première escale royale fut réservée à l’école maternelle Mamie Faitai, entièrement construite en briques fabriquées avec des déchets plastiques. Chapeautée par l’UNICEF, cette initiative portée par une entreprise colombienne a déjà permis la création de 500 établissements en achetant un matériau récolté par les femmes qui trouvent ainsi une source de revenus tout en dépolluant l’environnement. Plusieurs pays africains se sont d’ailleurs alignés sur ce processus. Entourée d’enfants, la souveraine se trouvait dans son élément. Deux préoccupations étaient au centre de la seconde visite, celle aux pêcheurs de Grand-Lahou qui s’inquiètent de la montée des eaux. L’ancien village, entre mer et lagune, en a déjà subi les conséquences alors que l’érosion continue à manger la côte comme a pu constater la reine lors d’une virée dans un bateau traditionnel. Certaines bâtisses datant de l’époque coloniale et autrefois prisées des touristes sont aujourd’hui en ruines, ce qui menace aussi les revenus que les habitants tiraient du tourisme. Des dragages sont prévus prochainement afin d’endiguer l’inexorable. Ils seront réalisés par la firme belge DEME dans le cadre de la gestion du littoral ouest-africain par la Banque mondiale. Changement de tenue bienvenu pour la troisième halte de cette journée qui réserva une surprise puisque la reine, encouragée par les footballeurs et footballeuses en herbe de San Pedro s’est essayée aux tirs au but ! Un clin d’œil sportif bien à propos pour un pays qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 2023 !
© F.Andrieu/Agencepeps
Cap sur une plantation de cacao pour le jour troisième, une façon de passer en revue toutes les étapes de la production de cette denrée très prisée chez nous, nation du chocolat ! Située dans la région de Nawa, la coopérative qui participe à la chaîne du commerce équitable a expliqué à la Reine que près de 6.000.000 d’habitants vivent de cette culture en Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial. Voilà qui a éclairé la souveraine car si Mathilde s’est essayée à briser des cabosses, elle devra aussi délivrer un discours en avril, à Bruxelles, lors de l’ouverture de la Conférence mondiale sur le Cacao. On ne pouvait donc rêver d’un meilleur apprentissage !
© Philip Reynaers/Photonews
© Philip Reynaers/Photonews
Lors de ce séjour bref mais intense, la Reine a pu aborder nombre de points défendus par la charte des Nations-Unies, à savoir l’éradication de la pauvreté, la lutte contre la faim, la bonne santé et le bien-être, l’accès à l’éducation de qualité, l’égalité des sexes, l’accès aux emplois décents, la réduction des inégalités, la consommation et production responsables, et enfin la lutte contre le réchauffement climatique…un carton plein donc pour Mathilde !
Photo de couverture : © Philip Reynaers/Photonew
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