Christophe Vachaudez
19 August 2024
La plupart des clichés sont exposés pour la première fois et parmi les inédits, citons une photo de famille marquant la naissance de quatre bébés Windsor avec la Reine, sa sœur, la princesse Margaret et leurs deux cousines, la princesse Alexandra de Kent et la duchesse de Kent, prise en 1964 par Lord Snowdon à l’intention de l’obstétricien Sir Robert Peel qui a accouché les quatre mamans en deux mois ; mais aussi le premier tirage photographique couleur survivant d’un membre de la famille royale, à savoir la duchesse Alice de Gloucester immortalisée le jour de son mariage en 1935 par Madame Yevonde, l’une des femmes photographes les plus célèbres de l’époque.
© Royal Collection Enterprises Limited 2024/Royal Collection Trust
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En effet, au-delà des portraits officiels et des moments plus intimes, cette exposition permet aussi de mettre à l’honneur les grands noms de ce qui est considéré aujourd’hui comme le huitième art. Parmi eux, ceux de la britannique Dorothy Wilding qui réalisa d’inoubliables portraits de la reine Elisabeth II, alors jeune souveraine, David Bailey lié au portrait officiel célébrant les 88 de la monarque la plus célèbre au monde, Cecil Beaton qui eut le privilège de réaliser les portraits du couronnement de 1953, le péruvien Mario Testino qui immortalisa la princesse Diana ou les fiançailles de William et Catherine, Norman Parkinson, auteur de portraits de la princesse Anne et du prince Charles, Lord Lichfield, cousin de la reine Elizabeth qui a réalisé les portraits du jubilé d’or de 2002, Annie Leibowitz, première photographe américaine à pouvoir approcher la Reine ou encore Nadav Kander et Hugo Burnand, les deux heureux élus choisis par le roi Charles III pour ces premières photos en tant que souverain.
© Royal Collection Enterprises Limited 2024/Royal Collection Trust
Durant la deuxième guerre mondiale, la photographie est utilisée à dessein par le roi George VI et son épouse, la reine Elizabeth, afin de soutenir le peuple britannique et confirmer leur présence, symbole de résistance et de stabilité, notamment quand ils posent dans les ruines d’une aile de Buckingham qui a été bombardée en 1940. L’exposition aborde également les innovations en matière de photographie couleur et numérique entre les années 1980 et 2020 qui ont révolutionné le métier, ouvrant la voie à de nouvelles expérimentations. Parmi les exemples audacieux présentés aux cimaises de la King’s Gallery, on retiendra la photographie de Rankin de 2001 d’une Elizabeth II souriante, superposée au drapeau de l’Union, le portrait du jubilé d’or de Polly Borland de la Reine défunte sur un fond doré et l’œuvre colorée d’Andy Warhol rehaussée de poussière de diamants qui a fait le tour de la planète et qui, depuis 1985, brille de mille feux.
© Royal Collection Enterprises Limited 2024/Royal Collection Trust
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En regard de certains portraits, quelques tableaux aussi comme ceux de la reine Elizabeth II par Annigoni, dans la cape rouge de l’Ordre du Bain, de la reine Alexandra par l’allemand Franz Xaver Winterhalter, alors qu’elle était princesse de Galles, ou la triple effigie du roi Charles Ier peinte par Van Dyck à l’intention du Bernin qui devait sculpter le chef royal en marbre de Carrare. Quant au guide multimédia, il a été confié à Dame Joanna Lumley, un plaisir d’écouter cette voix bien connue du petit écran qui donne moult détails sur les œuvres de l’exposition, bref, un agréable aperçu de près de 100 ans de photographies royales.
Photo de couverture : © Royal Collection Enterprises Limited 2024/Royal
Collection Trust
Exposition
Royal Portraits: A Century of Photography
Adresse
King’s Gallery
Buckingham Palace
SW1A 1AA Londres
Angleterre
Royaume-Uni
Dates
Jusqu’au 6 octobre
Billeterie
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