François Didisheim
01 April 2025
Si vous êtes à Paris dans les prochaines semaines, ne manquez pas l’exposition Les Fleurs d’Yves Saint Laurent au Musée Yves Saint Laurent. Un véritable bouquet de créativité vous y attend, avec des pièces iconiques du grand couturier, des dessins délicats et même des extraits littéraires de Marcel Proust, le célèbre écrivain auquel s’identifiait YSL. Oui, oui, mode et littérature font bon ménage ! Comme Proust, qui écrivait, dans À la recherche du temps perdu que « les fleurs qu’on voit aujourd’hui dans un bouquet ne sont pas celles qu’on regardait hier », Yves Saint Laurent s’est nourri du langage des fleurs pour magnifier la beauté des femmes, et cette exposition célèbre leur grâce et leur éclat.
Robe Watteau, dite « Hommage à Marcel Proust », collection haute couture printemps/été 1990. Yves Saint Laurent se reconnaissait en Marcel Proust,« Proust est celui dont la vie se rapproche un peu de la mienne. » Dandy esthète, YSL partageait avec Proust un univers androgyne et une féminité idéalisée, s’inspirant de son art de décrire les femmes, les robes et les caractères. © Guy Marineau
Au fil des salles, c’est une explosion de couleurs et de matières : broderies éclatantes, imprimés végétaux lumineux et coiffes spectaculaires. On y croise des lys (clin d’œil aux initiales YSL), des roses passionnées, des bougainvilliers éclatants et bien sûr, le fameux muguet, fleur-talisman de Christian Dior, le mentor d’Yves Saint Laurent. Une atmosphère empreinte de poésie et de raffinement, où chaque pièce raconte une histoire et nous plonge dans un jardin imaginaire, semblable à ceux qui entouraient le couturier dans ses résidences, de la villa Majorelle à Marrakech, jusqu’à ses intérieurs parisiens ornés de bouquets majestueux.
Blouse en organdi de soie et broderies, collection haute couture YSL printemps/été 2001.On y retrouve le muguet, hommage à la fleur porte-bonheur de Christian Dior.
Mais Yves Saint Laurent ne s’inspirait pas que des fleurs… Les influences artistiques foisonnent dans cette exposition : Henri Matisse et ses collages colorés, la photographie, et même une toile impressionnante de Sam Falls (artiste américain contemporain, qui utilise des structures organiques), réalisée à partir de fleurs séchées. Et bien sûr, la tradition se perpétue avec les iconiques robes de mariée clôturant les défilés du maître, dont celle portée par Laetitia Casta en 1999, ornée de roses somptueuses.
Laetitia Casta, sublime, défilant en robe de mariée, parée de roses, lors du défilé haute couture printemps/été 1999. Inoubliable ! © Guy Marineau
Bref, un voyage enchanteur entre mode, nature et littérature qui vaut le détour !
Et si vous ne pouvez pas vous rendre à Paris, laissez entrer un peu de printemps chez vous : un bouquet de fleurs fraîches sur la table, un parfum fleuri, un livre inspirant… À chacun sa manière de célébrer la saison !
Article inspiré par la newsletter de Lobby du 31 janvier 2025 écrite par Françoise Wallyn et François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez la revue des cercles du pouvoir, ici
Photo de couverture : © Pierre Boulat
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