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En toute santé : Les nouveautés médicales en 2024

En toute santéMédecineSanté

Corinne Hubinont

25 December 2024

En cette fin d’année, c’est le moment de faire un bilan sur l’année écoulée. Dans le monde médical, 2024 a été une année riche en progrès et nouveautés diagnostiques et thérapeutiques.

1. Le prix Nobel de médecine

Les Docteurs Victor Ambros et Gary Ruvkun, prix Nobel de médecine en 2024 © Rick Friedman/Polaris

C’est deux chercheurs américains, Victor Ambros et Gary Ruvkun , qui ont reçu ce prix prestigieux pour la découverte des microARN : ces petites séquences d’ARN jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’activité des gènes et donc, dans le fonctionnement des organismes vivants . Cette régulation est importante car elle coordonne la fonction de la cellule et donc aussi l’apparition de mutation responsable de maladies sévères.

2. Une nouvelle maladie, le mpox ?

© DR/Shutterstock.com

Le mpox, appelé auparavant variole du singe, est une maladie qui a beaucoup fait parler d’elle en 2024. Des zones d’épidémies localisées ont été décrites ces dernières années en Afrique centrale et de l’Ouest. Depuis 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de mpox est devenue une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) suite à sa propagation dans plus de 75 pays où la maladie n’existe pas habituellement. Les principaux symptomes du mpox sont de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées. La maladie est due à un virus qui se propage de l’animal (rongeurs en Afrique) à l’homme. La transmission entre humains est possible suite à un contact direct avec les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme), ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus). Une drogue antivirale, le Tecovirimat est efficace pour le traitement du mpox mais elle est seulement donnée dans les formes sévères pour une durée de 15 jours par voie orale. Le développement de tests rapides de diagnostic permettra à l’avenir d’améliorer le diagnostic et prévenir la transmission interhumaine. Il existe aussi une prévention via des vaccins donc celui contre la variole qui offre une protection croisée contre le mpox. D’autres vaccins plus ciblés sont en cours d’essai avec moins d’effets secondaires.

3. Intelligence artificielle en Médecine

© DR/Shutterstock.com

L’intelligence artificielle (IA) est un domaine en plein développement depuis quelques années. Ses applications en médecine permettent déjà d’améliorer la qualité des soins.

  • L’IA et la chirurgie robotique : La robotique en chirurgie existe depuis plusieurs années, principalement utilisée en urologie, cardiologie et gynécologie. L’IA peut faciliter l’autonomie des machines chirurgicales robotiques en les dotant de capacités de perception, de décision et aussi d’action. Elle permet aujourd’hui d’améliorer la précision des gestes chirurgicaux et même d’opérer à distance.
  • L’IA en imagerie médicale : Grâce à une “approche numérique”, on utilise de plus en plus des bases de données gigantesque (Big Data) regroupant des examens radiologiques ou échographiques pour en extraire des modèles de normalité et aussi de pathologies. Cette méthode mise au point depuis une vingtaine d’années, est aussi si pas plus performante que l’analyse humaine pour dépister les anomalies grâce à l’augmentation de puissance des ordinateurs et à l’accumulation des données.
  • L’IA et le traitement personnalisé : cette innovation ne se pratique dans pas mal de pays et pour diverses applications. Un exemple : en France, des équipes d’informatique médicale et d’ingénierie participent à un programme de recherche pour aider les cliniciens dans le traitement et le suivi des patientes atteintes de cancers du sein afin de “personnaliser” les besoins de prises en charge.
  • ChatGPT et médecine : l’utilisation de ChatGPT ou d’autres agents conversationnels a aussi été débattue en 2024. ChatGPT a réussi avec brio l’examen d’entrée à la Medical School d’une des grandes universités américaines. On peut théoriquement y recourir pour des tâches médicales complexes comme l’établissement d’un diagnostic ou la proposition d’un protocole de traitement mais actuellement, les résultats ne sont pas probants. En effet, plus on pose une question spécifique et pointue, plus le risque d’erreur du système est grand… la machine n’est pas encore prête à remplacer le médecin !

Le Dr. Corinne Hubinont, gynécologue obstétricienne de renom, est Professeur Émérite en obstétrique à l’UCLouvain dont elle a également été pendant des années la cheffe de service clinique du département d’obstétrique (médecine fœtale et maternelle) et la responsable à l’IREC du département de recherche en obstétrique.

Photo de couverture : © DR/Shuterstock.com

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