Martin Boonen
17 November 2023
Depuis sa reprise par AB Invev en 2016, la petite brasserie familiale Bosteels a les moyens de ses ambitions. Enfin, petite… Bosteels veille tout de même à la pérennité de deux monuments du patrimoine brassicole belge : la Kwak et la Triple Karmeliet. Des bières qui sont devenues des marques à elles seules et dont le propriétaire à su tirer profit de la communauté de fidèle qui les entoure. Si la déclinaison en une gamme colorée de la Kwak semble plus justifiée par des impératifs commerciaux que par un véritable intérêt gustatif, on ne peut pas en dire autant de la Deus (une bière blonde qui emprunte une partie de son processus de production à la méthode traditionnelle champenoise et qui était là avant l’arrivé du géant InBev) ou de la fabuleuse Monte Cristo qui nous avait tant enthousiasmé à sa sortie.
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Mais alors, que nous préparait donc Bosteels avec sa célèbre TK (la Triple Karmeliet, pour les intimes) ? Et bien, juste pour les fêtes de fin d’année, la brasserie de Buggenhout à eu envie de lui offrir une robe de soirée. Pour y arriver, les brasseurs de chez Bosteels sont partis de la Triple Karmeliet, à savoir une bière triple à base d’orge, de froment et d’avoine, et pour en intensifier le goût unique, ils y ont introduit un quatrième grain : le seigle.
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La capacité du seigle à pousser dans des conditions de sols pauvres et des températures froides en a longtemps fait un aliment de base de l’alimentation des habitants d’Europe centrale et du Nord. Et si depuis quelques années, il commence à faire son apparition dans les brassins des craftbrewers, il est surtout connu pour donner un genre particulier de whiskey (surtout aux États-Unis) : le rye whisky (littéralement le whisky de seigle). Dans ces whiskeys, le seigle vient apporter de la rondeur, de l’opulence et même un peu de gras. C’est une céréale qui confère de la richesse et de l’ampleur.
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Comment allait se comporter dans l’assemblage de la Triple Karmeliet ? Et bien un peu de la même façon que dans les whiskies. Cela commence par un impressionnant colle de mousse qui en dit long sur la texture de cette bière de dégustation. Cette sensation d’opulence se confirme en bouche : des céréales (heureusement !), une pointe de miel (mais sans la désagréable sensation de sucre) et une amplitude rare. La Karmeliet Grand Cru n’a décidément rien d’une bière de soif. Elle ne s’avale pas sans y penser sur le coin d’un zinc… elle se déguste lentement, devant les flammes d’un feu ouvert et en bonne compagnie. Et ça tombe bien parce que Bosteels l’annonce d’ores et déjà rare : “La préparation finale elle-même est un processus si délicat qu’il ne peut être réalisé à plus grande échelle. C’est pourquoi Karmeliet Grand Cru ne sera disponible qu’en quantité limitée dans environ 150 bars sélectionnés à travers la Belgique” explique Olivier De Pooter, directeur marketing. Notons qu’elle est également disponible sur la toute nouvelle boutique en ligne Tripel Karmeliet de la brasserie, au prix de 15,99€.
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