Rédaction
19 March 2022
Barbara Bui © DR
Barbara Bui voulait devenir écrivaine. Ce qu’elle pensait dire en écrivant des livres, elle l’a partagé en créant des vêtements. Trente-cinq ans, c’est vertigineux dans un univers où souvent tout passe et tout lasse. C’est un parcours de vie ! Son enthousiasme est toujours intact et les tendances, elle s’en moque un peu. Elle ne les suit que si elles correspondent à sa vision de la femme. Une femme de caractère, qui a du tempérament, mais revendique sa féminité.
Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
Barbara Bui Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
L’Éventail – Qu’est-ce qui a fait votre succès tout au long de ces années ?
Barbara Bui – Quand j’ai commencé, dans les années 1980, les vêtements pour femmes étaient souvent faits par les hommes. Je les trouvais trop sexy ou trop business woman mais un peu ridicules, bref trop clichés. J’avais envie de proposer quelque chose de plus sensible, tout en montrant la force qu’il y avait dans cette sensibilité. Et cette force n’avait rien à voir avec de l’agressivité.
Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
– On peut être une femme active, mais avoir envie de bien le vivre au quotidien ?
– Exactement ! J’ai emprunté beaucoup de pièces au vestiaire masculin mais, entre mes mains, elles deviennent très féminines. J’habille des femmes très différentes, des artistes comme Blanca Li, des actrices, mais aussi des journalistes d’information, des ministres, des femmes qui travaillent dans le nucléaire… Et même des femmes de présidents. Elles ne cherchent pas forcément des pièces classiques. Parfois elles évoluent dans un milieu d’hommes, sont très féminines et assument pleinement des pièces en cuir. Je ne crée rien de vulgaire. Ces femmes aiment les vêtement dans lesquels elles se sentent bien et n’ont pas l’impression d’être déguisées ou d’être des fashion victims. Quand on se sent mise en valeur, on peut aussi bien donner une conférence que sortir le soir. Certaines clientes m’ont dit que mes vêtement les ont accompagnées dans leur réalisation en tant que femmes. Ça parait presque un peu intellectuel et éloigné de la mode, mais en fait non !
Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
Prêt-à-porter printemps-été 2022 Paris © DR
– Comment voyez-vous évoluer la mode dans les dix prochaines années. A-t-elle tout dit ?
– La mode a dit beaucoup de choses. Il n’y aura peut-être pas de gros bouleversements. Encore qu’on ne peut jamais savoir ! Les problèmes écologiques sont en train de bousculer pas mal d’idées reçues.
– Vous y faites attention en créant ?
– Moi, ma manière d’y répondre est de faire une mode pérenne. Je suis contre le consumérisme bas de gamme. Je suis contre ce qui s’achète et se jette, contre le gâchis. J’ai toujours fait une mode qui dure. Même si le style est fort, il perdure dans le temps. Et au niveau qualitatif, vous pouvez garder mes créations des années.
– Si vous deviez vous habiller ailleurs, chez qui le feriez-vous ?
– Dans le temps, j’aimais beaucoup Azzedine Alaïa. Mais le grand coup de cœur qui m’a donné envie de faire de la mode, je l’ai eu pour monsieur Saint-Laurent. C’est assez logique lorsqu’on voit ce que je fais. Son travail m’a marquée, il était à la fois élégant et irrévérencieux.
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