Florence Thibaut
12 August 2022
Conçue par le bruxellois Gauthier Prouvost et la lilloise Marion Schoutteten, la jolie marque de vêtements nommée en clin d’œil à l’architecte Victor Horta connait un franc succès depuis sa création il y a cinq ans. En quelques chiffres, la marque, qui plait pour sa fraicheur et ses prix accessibles, connait un taux de croissance annuel de 153%, son panier moyen est de 145 euros et son taux de réachat mensuel est de 80%, tout cela avec un financement sur fonds propres. « Notre communauté est très engagée et a grandi avec nous. On a un lien très fort avec nos clientes », introduit Marion Schoutteten, directrice artistique. Ils sont 160.000 visiteurs uniques à se presser sur son site web chaque mois et 183.000 followers sur Instagram.
Marion Schoutteten © Orta
Gauthier Prouvost © Orta
Bien installée sur le marché belge et forte d’une base de clients solide, la marque a souhaité travailler sur son empreinte écologique. En convalescence durant plusieurs mois, Gauthier Prouvost, également CEO, en profite pour réfléchir à chaque matière première utilisée et à sa provenance. Première matière choisie : la viscose, utilisée dans de nombreuses pièces. « C’est une matière très intéressante, assez peu connue et qui ressemble à de la soie. Dans le secteur textile, elle est souvent produite loin, en Nouvelle-Zélande, en Inde ou en Chine par des usines qui ne recyclent pas toujours leurs solvants. Celle que nous utilisions avant venait d’Australie. Créée à base d’une pâte de bois, la viscose a pourtant tout pour être écologique et durable. Encore fallait-il trouver les bons partenaires avec les bons savoir-faire », cadre le cofondateur.
© Orta
© Orta
Après des mois de recherche sur le terrain entre la Belgique, la Suède, l’Allemagne ou encore l’Espagne, la marque met au point un nouveau cercle vertueux pour sa viscose, de la conception à la fabrication : une matière première produite à base de fibres de bois autrichien et suédois, un tissage en Espagne, une impression des motifs en Italie et une confection en France et au Portugal. « On l’a fait ! On a créé un tissu européen de grande qualité qui n’existait pas, se félicite Marion. On espère que d’autres marques vont nous suivre ». Orta aura six mois d’exclusivité sur le nouveau standard de production.
Cette première viscose « clean » a depuis lors été utilisée dans la confection de plusieurs pièces, dont les robes Kate et Diana, la jupe Adeline et le top Rosa. D’autres matières devraient suivre prochainement. « Repenser toute la chaîne d’une matière coute beaucoup d’argent. Nous avons plusieurs autres pistes, mais nous voulons prendre notre temps. Ce n’est que le début », explique la co-fondatrice, dont l’équipe a documenté et expliqué chaque étape en toute transparence. Ainsi, six épisodes disponibles en ligne retracent la quête de la viscose.
Après l’annonce de leur ambitieux projet green « Orta La Suite », une première collection capsule pour homme sortie en juin, place à un pop-up dans leur magnifique bureau bruxellois de la Chaussée de Vleurgat du 1er au 17 juillet. Et Marion de se réjouir : « C’est l’occasion de rencontrer nos clientes belges et de passer du virtuel au réel ». La marque a également voyagé à Aix-en Provence et à Toulouse cet été et prépare activement sa rentrée.
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